
Autour du PSG
Bruno Roger-Petit « Tant que Cavani marchera sur l’eau, Emery évitera la noyade »
Vendredi soir, le Paris Saint-Germain a retrouver la victoire (après son match nul 0-0 contre l’Olympique de Marseille) en s’imposant sur la pelouse du LOSC en ouverture de la 11e journée de Ligue 1. Un succès acquis 0-1 grâce à un but d’Edinson Cavani (attaquant de 29 ans). Et il n’en fallait pas plus pour que Bruno Roger-Petit, journaliste qui ne cache jamais son grand amour pour l’attaquant uruguayen, fasse un article pour « analyser » à quel point le Matador sauve le nouvel entraîneur Unai Emery.
« (…)Ceux qui ont décrété qu’il était mauvais par ontologie en sont désormais réduits à se torturer les méninges afin de se trouver de bonnes raisons de camper sur leurs positions. Et ceux qui ont décidé qu’il fallait vouer Emery aux antiques Furies maudissent El Matador qui n’en finit pas de préserver son entraîneur. Chaque but marqué par Cavani prolonge le bail Emery. A Lille, les éternels procureurs des deux hommes espéraient le drame, une défaite face au LOSC d’Antonetti. Et Pschitt ! Ni défaite, ni drame, mais une victoire (petite) 1-0.
Ainsi va le PSG. Cavani n’est pas Ibrahimovic, mais il est aujourd’hui bien plus important pour l’entraîneur en place que ne l’était le Suédois pour Laurent Blanc. Le numéro 9 du PSG est celui qui offre à son entraîneur le bien le plus précieux de tout technicien à la tête d’une équipe de football professionnelle : le temps.
Emery est Cavani dépendant.
(…) Emery a compris que le PSG, vide de Zlatan, ne pouvait plus jouer comme il le faisait sous Laurent Blanc. Et il en a tiré les conclusions. Sauf qu’il est allé plus vite que ses joueurs, dont la majorité peine à imaginer autrement que dans le bon vieux 4-3-3 tout en horizontalité possessive. La verticalité, la rapidité, ce n’est pas encore le truc des Parisiens. Et le travail de synthèse possession/Verticalité n’est pas encore achevée.
Emery s’y est sans doute humainement mal pris. Il suffit de le voir, sur le banc de touche, durant les matchs, passer son temps à gesticuler pour dire aux joueurs ce qu’ils doivent faire, pour comprendre qu’il doit être un tantinet gonflant à vouloir penser et jouer à leur place. De même, on insiste, que sa gestion psychologique des égos, à commencer par celui de Ben Arfa, ne doit pas aider à faire passer le message. Ou bien encore quant il traite Verratti en gamin de douze ans à qui il faut raconter la vie. D’où le temps perdu à établir le dialogue, donc imposer la révolution culturelle et le changement de jeu.
Tout indique aujourd’hui que Cavani sauve Emery. Chaque but d’El Matador prolonge de quelques mois le bail parisien de l’entraineur espagnol. Sans Cavani, machine à buts (il a marque 10 des 20 buts du PSG depuis le début de la saison), le nom d’Emery serait synonyme d’accident industriel, d’échec et de mise à la porte prochaine. Un but de Cavani, et c’est du temps donné au temps… Tant que Cavani marchera sur l’eau, Emery évitera la noyade. »
Bien sûr, les buts inscrits par Cavani sont important. Comme tous ceux que le PSG marque. Sauf que c’est le travail principal qui est demandé au Matador. C’est son rôle dans l’équipe, qui est même appelé « buteur » (parfois, il faut faire simple pour que les choses soient claires). Alors heureusement que Cavani, qui sensé être l’un des meilleurs dans ce rôle dans le monde, met des buts.
Et son bilan cette saison est globalement satisfaisant, c’est vrai. Mais il a aussi un nombre important de loupés. Il a d’ailleurs fallu être très patient face à la maladresse de l’Uruguayen vendredi. Comme face à Marseille la semaine passée, Cavani a été très bien servi mais a manqué de précision. Au moins, cette fois, il a réussi à marquer une de ses occasions. C’est bien, évidemment. Mais 6 tirs pour 2 cadrés (voir les statistiques du match ici) tout en prenant sa chance depuis la surface, cela n’a rien de génial.
Le PSG aurait pu marquer plus vendredi. Cavani n’est pas le seul fautif. D’autres joueurs ont eu des occasions, l’arbitre à refusé un but à Di Maria sur une main discutable. Mais c’est toujours Cavani qui a le plus d’occasions, puisque le jeu parisien est fait pour ce soit ainsi. Alors il est bon de voir qu’il remplit son rôle dans l’équipe au moins une fois dans un match où il a 6 occasions.
Si Cavani n’était pas au PSG, on peut imaginer que le club aurait recruter un attaquant. Et on aurait exigé de lui aussi de mettre au moins 1 de ses occasions. L’Uruguyaen a bien aidé Paris en marquant ce but, mais il s’est aussi évité une nouvelle vague de critiques.
