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Bilan du mercato et de la tactique du début de saison du PSG

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Bilan du mercato et de la tactique du début de saison du PSG

Après maintenant 6 journées de Ligue 1 et 1 match de Ligue des Champions, pour autant de victoires, des voici une petite chronique tactique concernant le début de saison du PSG. En revenant d’abord sur le mercato qui a permis d’avoir cet effectif.

Une volonté de remodeler l’effectif….

A l’issue d’une saison où le Paris Saint Germain aura cristallisé énormément de regrets, dans toutes les têtes des supporters, l’idée était claire : vivement l’intersaison et le remodelage de l’effectif grâce à un mercato ambitieux. Tout le monde y allait alors de ses petites préférences : un quatrième défenseur central capable de chiper la place de Thiago Silva surnommé « O Chialo » par les plus critiques, une paire de latéraux afin de casser le « FC Chicha », deux milieux de terrain capable de déboulonner le vieillissant Motta et le dégingandé Matuidi, un attaquant de classe mondial acceptant de jouer en doublure d’Edinson Cavani, un voir deux gardiens de grands talents, Rien que ça….

Le recrutement le plus onéreux et le plus clinquant en Europe.

Les faits sont finalement différents, notamment parce qu’il n’y a pas eu de gardien, défenseur central ou de gardien, mais tout de même des arrivées particulièrement intéressantes et palpitantes. C’est qu’il est loin le temps ou le mercato du club de la capitale pouvait se contenter de faire signer Apoula Edel, Grégory Bourillon, Zoumana Camara, Marco Céara et Didier Digard (cf saison 2007-2008). Bien sur qu’il est loin ce temps là ! Dorénavant, le Paris Saint-Germain se veut devenir l’égal des grands clubs d’Europe, et pour cela, il voulait taper très fort !

Armé de sa nouvelle équipe de direction sportive (Antero Henrique et Maxwell), le PSG version QSI s’apprêtait à vivre un été d’enfer, alternant rumeur brûlante et démenti glacial. A l’issue du mercato, le bilan est le suivant : Arrivées de Neymar Jr, Mbappé, Berchiche, Daniel Alves. Départs : Matuidi, Krychowiak, Aurier, Jésé et Guedes.

Le PSG a mis le paquet sur Neymar Jr et Kylian Mbappé, (presque 400 millions d’euros) venant s’ajouter aux déjà présents Di Maria, Cavani, Pastore, Draxler et Lucas, 7 joueurs… pour 3 titulaires dans le schéma usuel en 4-3-3. À Unaï Emery de se mettre au travail afin de faire cohabiter tous ce joli monde.

 

Un milieu de terrain orphelin d’un profil de joueur…

Motta

Thiago Motta aura du mal dans un milieu à 2, mais aussi à jouer plus de 50 matchs même en 4-3-3.

Le débat se trouve dans le milieu de terrain, quand l’équipe a joué avec ses trois unités, composées de Motta,Verratti et Rabiot, les prestations de l’équipe ont été soutenues d’une maîtrise du ballon et d’une animation beaucoup plus dynamiques que dans les configurations à deux éléments.

Le milieu à trois permet à Thiago Motta de venir se placer en véritable sentinelle, son poste de prédilection, ce qui lui offre la possibilité d’avoir le temps de jouer ce football juste qu’on lui connait. Placé devant la défense, il est plus à l’abri des pressings musclés des milieux de terrains adverses et est libéré de la tâche de stoppeur qui convient mieux à un joueur étant tonique sur ses appuis et ayant une haute densité physique lui permettant de répéter ce type d’efforts. Il vient aussi s’intercaler entre les deux centraux quand il le faut et libère donc le champ pour que ses latéraux puissent venir animer les côtés.

Car les défaillances sont là, sur les deux systèmes 4-2-3-1 et 4-2-4, les attaquants parisiens ont systématiquement la volonté de rentrer dans l’axe, ce qui libère donc de la place dans les couloirs. Cependant, si les latéraux ne viennent pas dédoubler de façon régulière, on se retrouve très rapidement en panne d’idée contre des blocs axiaux solides, comme celui de l’OL. De plus, ne pas venir prendre ses espaces dans les couloirs, prive également Edinson Cavani de ballons dont il raffole et sur lesquels il est particulièrement efficace.

Le déficit de joueur présent dans l’entre-jeu ne favorise presque jamais la prise d’initiative de nos arrières latéraux. Outre les déficiences offensives apportées par ces systèmes, de véritable carences apparaissent dans le milieu de terrain du club de la capitale. Le milieu à 3 a toujours tenu bon et même avec un Marco Verratti hors de forme en ce début de saison. Face au peu de repli défensif de Neymar Jr ou de Kylian Mbappé, il apparaît plutôt ambitieux de ne positionner que deux unités dans le milieu de terrain.

Thiago Motta n’a pas vraiment les qualités pour effectuer un pressing dans la partie haute terrain, voire dans le camp adverse, il s’expose donc à nous livrer ses mauvais côtés détestables de joueur pataud faisant des fautes parfois grossières. Néanmoins, il est plutôt sévère de venir détruire Thiago Motta tant il est précieux dans ce 4-3-3 qui le protège. Malheureusement pour lui, il est celui qui ressemble le plus à un numéro 6 dans le groupe professionnel actuellement. Quand on sait que notre Italien vient de souffler ses 35 bougies, on est en droit de se dire que le staff médical francilien a plutôt intérêt à investir dans des stocks de placenta de jument afin de maintenir son joueur dans un état correct.

Adrien Rabiot avec le frein à main.

Dommage de ne pas utiliser Rabiot au mieux de son potentiel.

L’autre gros soucis des expérimentations tactiques de ce début de saison est le rôle d’Adrien Rabiot au sein de ce milieu à deux. Excellent dans la configuration à 3, Rabiot démontre également son excellente disposition du début de saison dans les rencontres disputées à 3. Capable de repli défensif de qualité et ayant beaucoup plus de volume de jeu que son coéquipier Italien, le jeune international tricolore fait preuve d’une élégance balle au pied et d’une qualité technique très appréciable dans les trente derniers mètres. Habile sur les frappes lointaines, capable de régaler dans les petits espaces, sa présence sur l’animation offensive du Paris Saint Germain est plus que souhaitable. Or dans la configuration à deux milieux, il ne peut se libérer à se déployer véritablement vers l’avant. On le sent retenu et il est moins présent dans le jeu offensif. Une facette de son jeu dont il est dommage de se priver.

Pendant ce temps à Turin…

Ce qui saute aux yeux en ce début de saison, c’est que les schémas alternatifs testés par Unaï Emery sont orphelin d’un profil de joueur pourtant ardemment désiré par le technicien espagnol à l’aube du mercato. Les échecs des venues de Fabinho, Danilo Pereira et à un degré moindre Leander Dedoncker, mettent en exergue les carences du mercato parisien cet été. Pis, Blaise Matuidi a été transféré à la Juventus de Turin dans le même temps. Bien entendu, le joueur formé à l’ESTAC ne correspondait plus vraiment au projet avec des prestations plutôt embarrassantes la saison dernière. Il ne faut pas non plus oublier que Matuidi n’avait plus sa place dans un 4-3-3 où il était en concurrence avec Verratti et Rabiot, sur des postes de « relayeur/Box to Box » propre au football d’aujourd’hui, demandant une justesse technique au dessus de la moyenne, une faculté à négocié les petits périmètres accrue et une énorme créativité.

Matuidi manque peut-être plus que prévu.

Face à l’absence de numéro 6 classique, et devant l’impossibilité de finaliser les dossiers des joueurs supervisés, il aurait été astucieux de se souvenir que Blaise Matuidi a débuté sa carrière en tant que véritable milieu défensif. Un joueur qui court partout sur le front du milieu de terrain, qui ratisse les ballons dans les pieds des ses adversaires, possède une endurance hors ducommun et coupe même parfois les lignes de passes adverses. Affublé d’une mission simple et d’une consigne de transmettre le ballon rapidement à ses partenaires les plus proches, sa présence aurait pu trouver là une utilité plus qu’appréciable.

 

Surtout, Blaise Matuidi aurait pu encore nous faire apprécier son coffre inépuisable et sa soif d’avaler les kilomètres avec, comme dessein, de venir récupérer rapidement le ballon. On notera que dans une Juventus décimé par les blessures au milieu de terrain, Matuidi évolue en tant que milieu défensif à coté de Miralem Pjanic et joue se rôle de façon très satisfaisante pour le moment. On passera très vite sur le cas de Gregorz Krykowiak qui avait régalé durant deux saisons au FC Seville, dans un système en 4-2-3-1 formant le fameux « Double Pivote » cher à Unaï Emery, tant ses prestations au sein d’une équipe ayant la maîtrise du ballon furent mauvaises l’an passés.

Le mot de la fin : vers un recyclage de Marco Verratti ?

Un nouveau rôle pour Verratti ?

Marco Verratti ne fait pas un bon début de saison, il est en mauvaise forme physique, nerveux, à cran, râleur avec les arbitres et peut être même un peu boudeur après son transfert avorté au Barça. Pourtant, sa prestation en Ligue des Champions contre le Celtic Glasgow a ravi tous ses fans et également ses détracteurs. Précis dans ses transmissions, tranchant dans ses interventions défensives, maniant l’alternance jeu long et jeu court avec brio, il aura même essayé de frappé à 25 mètres en démontrant une joli qualité de frappe qu’on ne voit que très peu souvent. Justement, peu enclin à prendre sa chance dans le camp adverse, le petit milieu Italien, ne pourrait-il pas venir se recycler en véritable numéro 6 ? Habile dans les tacles, gratteur de ballon, il pèche nettement dans le contrôle de ses émotions et dans les performances d’endurance comme en témoigne ses crampes contre Barcelone l’an dernier.

De plus, a-t’il la volonté de faire les efforts ingrats d’un poste où il régalerait en faisant parler à merveille ses qualités techniques à l’instar d’un Fernando Redondo à l’époque ? On ne sait pas, mais il serait bien temps à « Il guffeto » de s’imposer à un poste lui permettant également d’enfin devenir un des tauliers de la sélection italienne. Reste à savoir, si cette hypothèse peut-être essayée par Unaï Emery en cours de saison. De toute façon, il faudra bien trouver de la place et du temps de jeu à notre pléiade de joueurs offensifs ainsi que d’éviter autant que possible une saison à 50 ou 60 matchs à Thiago Motta. Pour les relèves d’Adrien Rabiot, pas de panique, Giovanni Lo Celso a l’air lui aussi de vouloir tirer son épingle du jeu.

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