Autour du PSG
Benarbia: Le PSG a des problèmes de leader, de remplaçants et de concurrence
Alors que le Paris Saint-Germain a enregistré hier sa 4e défaite en Ligue 1 face à l’En Avant Guinguamp au Stade du Roudourou. Depuis chacun y va de son explication parmi les observateurs du football. Ainsi Ali Benarbia, ancien défenseur parisien et aujourd’hui consultant pour RMC, a livré son analyse de la situation que vit le PSG :
« La sensation que j’ai cette saison c’est qu’ils ne dominent pas l’adversaire que ce soit à domicile ou à l’extérieur. Deuxième point il n’y a pratiquement plus de leader dans cette équipe. Ce qui est assez bizarre c’est qu’un joueur qui n’était pas censé être dans l’effectif et qui se retrouve titulaire, et qui amène tout ce qui manque en ce moment au PSG et qui s’appelle Rabiot, manque énormément. Ce qui n’est pas normal.
Troisième point, tu as des remplaçants, au moment ou tu as besoin d’eux, ils ne se montrent pas et au moment où ils pourraient jouer ils sont blessés alors qu’ils n’ont pratiquement pas joués. Je pense à Ben Arfa, je pense à Jesé, ce qui est assez bizarre.
C’est à ce moment là, face à Guingamp qu’ils peuvent se montrer, pour les futures grosses échéances. Et en même temps je me pose cette question, même si ils ont du mal à dominer l’adversaire, je ne ressens aucune réaction ni d’amour propre alors qu’ils perdent, ils jouent sur le même rythme.
Et encore plus cette défense centrale, Thiago Silva, Marquinhos qui jouent comme s’ils jouaient en équipe nationale du Brésil et qu’ils sont en train de dominer 3-0. Le plus gros problème du PSG pour moi c’est la défense. Il n’y a pas de concurrence dans cette défense. »
Les problèmes sont nombreux et l’absence de concurrence en défense peut paraître préjudiciable. On pourrait même se dire que la concurrence qui existait entre David Luiz et Marquinhos a permis à ce dernier d’effectuer de belles prestations alors qu’aujourd’hui on ne le reconnaît plus depuis quelques semaines.
Pour autant Edinson Cavani (29 ans, attaquant du PSG) n’a rien à craindre pour sa place de titulaire et il enchaîne les buts.
On en vient donc au problème principal de cette équipe, l’absence de mental et d’implication collective d’une part et individuelle pour certains (Di Maria notamment).
On parle du manque de leader de cette équipe, dans laquelle il existe 3 capitaines déclarés à savoir Blaise Matuidi, Thiago Motta et Thiago Silva.
Thiago Silva ne montre pas de grandes qualités de leader
Le milieu italien n’a clairement plus les jambes que ses qualités intrinsèques nécessitent, il ralentit le jeu, et est souvent en retard sur ses adversaires directs, ce qui l’incite à faire de nombreuses fautes avec les cartons que cela implique. Thiago Silva est le capitaine qui entretient le paradoxe, très fort à son poste et est considéré comme l’un des meilleurs du monde. Il n’a pas prouvé être doté d’un mental à tout épreuve et c’est ce qui lui a notamment valu d’être rejeté par le peuple brésilien suite à l’élimination du Brésil en 2014 (à l’issue d’une séance de penalty, celui ci avait refusé de tirer, les Brésiliens n’ont jamais digéré l’attitude de celui qui était en pleurs pendant que ses coéquipiers tiraient).
Ainsi alors que le PSG évolue dans une zone de turbulences, c’est sans surprise que celui ci ne s’avère pas être le capitaine capable de reprendre les commandes de l’avion. Enfin Blaise Matuidi, utilisé par Emery tantôt en tant qu’ailier gauche, tantôt à son poste de milieu de terrain, fait toujours preuve d’un abattage et d’une abnégation sans faille mais dans ce PSG moins dominant, sa technique très moyenne devient un handicap.
Le PSG n’a plus le temps de chercher et a besoin de solutions au plus vite
À l’heure actuelle, le PSG n’a plus de certitudes, plus de marge. Ses adversaires savent que l’équipe mais aussi Unai Emery doutent. Ces différentes compositions le prouvent. Il se met en difficulté en titularisant des joueurs bien en deçà de ce que l’on est droit d’attendre d’eux (Thiago Motta, Alphonse Areola ou encore Di Maria). L’étau se resserre autour du Basque qui, fort de cette pression, mise sur des compositions d’équipe qui se rapproche de celles de l’année dernière.
Cependant a t-il la possibilité de tout changer ? Le banc parisien est faible, les recrues n’offrent pas de vraies alternatives et ceux qui militaient pour une présence systématique de Ben Arfa dans le onze type ont pu s’apercevoir qu’il n’était pas du tout incontournable et peu décisif.
Mais il n’y a pas lieu de l’exonérer de ses responsabilités car certaines de ses décisions sont parfois difficilement acceptables.
Le mercato a été raté, on l’a déjà évoqué et cet hiver il faudra tenter de trouver des joueurs opérationnels dès leur arrivée. Un challenge qui s’annonce très élevé.
C’est dans ces conditions peu confortables qu’un jeune espoir argentin du nom de Giovanni Lo Celso va arriver dans la capitale. On lui souhaite d’être bien entouré et d’avoir la tête sur les épaules car cela risque d’être un apprentissage accéléré du haut niveau.