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Juan Pablo Sorin, un fou du PSG

Prêté durant une saison au PSG en 2003, Juan Pablo Sorin a marqué le club de la capitale de part sa grinta et son côté porte-bonheur, lui qui n’avait pas connu la défaite en 26 matches officiels disputés sous le maillot parisien.

Aujourd’hui retraité, l’ancien international argentin est longuement revenu pour So Foot sur son passage au PSG, dont il se souviendra toute sa vie malgré les relations délicates avec Vahid Halilhodzic, l’entraîneur parisien de l’époque. « Durant la saison 2003/2004 j’ai été prêté au PSG. Ce fut pour moi 10 mois de vie parisienne, de bohème, d’amitiés sincères et de bon temps. Ce furent aussi 30 matchs disputés avec le maillot parisien sans connaître une seule fois le goût amer de la défaite. Et puis, ce fut un titre : une coupe de France. Un trophée remporté après avoir éliminé l’Olympique de Marseille lors du Clasico… Grâce à un but marqué par mes soins, de la tête, lors du temps réglementaire au Stade Vélodrome. Un moment inoubliable ! Cette saison nous avions fini vice-champion de France, juste derrière l’heptacampeon Lyon.»

Le latéral sud-américain n’oubliera donc pas le PSG et inversement car il fait désormais partie des 40 joueurs qui ont le plus marqué le club depuis sa création. Une distinction qu’il doit en partie à son invincibilité sous le maillot parisien, ce qui lui avait valu un surnom spécial. «A Paris on m’a donné le surnom de « Bonheur » parce que j’étais une sorte de talisman pour l’équipe. J’ai été invaincu. Le fait de ne pas connaître la défaite avec un maillot de football sur le dos c’est une sensation unique que je n’ai pu expérimenter qu’une seule fois dans ma vie. A l’époque les supporters du PSG avaient même inventé une jolie chanson pour me rendre hommage et à ma grande surprise j’ai aussi été élu comme l’un des 40 joueurs les plus importants de l’histoire du club… Alors que je n’y ai passé que 10 mois! Néanmoins, -et malgré le fait que le prix de mon transfert n’était pas excessif-, j’ai dû quitter le PSG. Contre ma volonté. Mais aussi contre la volonté des supporters du club qui m’avaient montré leur soutien en manifestant leur colère. J’ai fait mes valises, en laissant derrière moi une ville merveilleuse et l’une de mes maisons préférées : le Parc Des Princes. Sept ans après, je vous raconte aujourd’hui pourquoi…»

Très déçu de quitter le PSG en 2004, avant de rejoindre Villarreal, Juan Pablo Sorin explique ce départ forcé par des différends avec Vahid Halilhodzic, notamment sur l’état d’esprit à afficher avant d’aborder une rencontre. « Monaco est une ville aristocratique et son stade est plutôt glacial. C’est là que j’ai eu une discussion importante avec mon entraîneur (Vahid Halilhodži?, ndlr) de l’époque. Une conversation, qui, entre autres choses, m’a coûté “l’exil” forcé. Comme on dit en Argentine…”tasa, tasa, cada uno en su casa”. Je suis parti de Paris à contre coeur. C’est le prix que j’ai payé pour ma liberté de penser, pour ne pas trahir mes valeurs et pour avoir refusé d’abandonner la sélection argentine. On jouait contre Monaco et comme d’habitude avant chaque match, le coach a pris la parole pour donner ses dernières instructions:  » Ici, personne ne peut se permettre de rentrer sur le terrain pour gagner. Même le Real Madrid….« »

Choqué par les propos de son entraîneur, l’Argentin a tenu à lui rappeler que les meilleures équipes ne songeaient jamais à autre chose que la défaite. « Pardon Coach, mais le Real dispute toujours ses matchs pour les gagner. Peu importe le stade. Nous sommes le PSG et nous pouvons gagner le match mais…certainement pas en jouant la défense! », avait-t-il balancé à son coach.

Une réponse qui avait fortement dérangé Halilhodzic, qui ne changeait cependant pas son discours malgré ce désaccord. « La tension a flotté dans l’air pendant encore quelques minutes. Puis nous sommes finalement rentrés sur la pelouse… Pour y suivre les directives du coach: jouer en spéculant. Au final, match nul. 1-1. Nous avons fini deuxièmes du championnat après avoir gagné contre Lyon lors de la dernière journée. La qualification directe pour la Ligue des Champions était ainsi assurée. Le coach fêtait et triomphant il bougeait ses bras partout comme un moulin alors que de mon coté j’essayais de retenir les larmes de mes yeux injectés de sang…»

Frustré par cette deuxième place pendant que son entraîneur était fou de joie, Sorin n’a pas pu cacher sa déception, à la grande surprise d’Halilhodzic. « Qu’est-ce qui se passe? Tu n’es pas content? », avait demandé le technicien bosniaque, aussitôt critiqué par son joueur. « Vous savez très bien ce qui se passe. Vous vous rappelez du match de Monaco? Si on avait gagné ce jour là nous serions aujourd’hui en train de fêter un titre de champion…Vous comprenez ce que c’est? Champions…», avait lâché l’ancien défenseur de l’Albiceleste, qui n’a donc pas pu continuer l’aventure au PSG dans ces conditions, sous les ordres d’un entraîneur qu’il ne comprenait pas.

« Finalement, je suis parti de Paris, où je reviens souvent pour sa magie, et où j’ai laissé de grandes relations affectives. A l’époque, je n’avais même pas pu négocier la moindre ligne d’un contrat. La dernière fois que j’ai parlé au coach, je me rappelle qu’il m’avait “suggéré” de jouer la moitié des matchs de la sélection argentine si je voulais rester. Logiquement, j’ai refusé… Résultat: je suis retourné deux mois au Cruzeiro en 2004, avant d’être transféré à Villarreal. Là-bas, moi et mes compagnons avons réalisé une saison fantastique en nous qualifiant notamment pour une demi-finale de Ligue des Champions…»

Une triste fin donc pour Juan Pablo Sorin qui dans ses confidences, prouve l’amour qu’il possède encore pour le PSG aujourd’hui.

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