Autour du PSG
Edito – Lille/PSG, retour sur la défaite : chiffes, focus et points clefs
Le Paris Saint-Germain s’est incliné contre Lille ce dimanche lors du Trophée des Champions (voir le résumé). Ce match, joué à Tel-Aviv dans le très joli Bloomfield Stadium, a vu les Parisiens dominer leur sujet, mais en étant particulièrement inquiétant offensivement. Paris va donc rentrer sans son trophée qui était sa propriété depuis 2013. Avec une équipe largement remaniée, quelques jeunes, mais avec de belles têtes d’affiches tout de même, le PSG aurait mérité mieux au regard du match, mais Mauricio Pochettino doit vraiment travailler sur le secteur offensif et les transitions qui demeurent un point faible depuis son arrivée. On peut regretter aussi les changements tardifs et un coaching un peu trouble.
Composition PSG :
Statistiques :
Le film du match :
Le match n’a pas très bien débuté pour le PSG. Dès la 6e minute, Keylor Navas, gardien de 34 ans, doit effectuer sa première parade. Alors que le PSG retrouve ses esprits, on peut noter qu’Arnaud Kalimuendo réalise un bon début de match, il est à la bagarre et mène l’attaque parisienne. Au quart d’heure de jeu, le PSG a récupéré la possession, 65 % et il le doit en partie à Ander Herrera, milieu de 30 ans qui est un parfait régulateur dans l’entrejeu. Il fait du bien au pressing et il développe les attaques en orientant le jeu.
Son toucher de balle est précieux et sa cible préféré est le nouveau Parisien, Achraf Hakimi, latéral de 22 ans. Le Marocain est déjà très en vue dans ce début de match, il démultiplie les montées, montre tout son talent balle au pied et met à mal le côté gauche de la défense lilloise. Il recherche souvent un appui avant de redemander dans la profondeur. C’est un circuit de jeu que l’on ne voyait que trop rarement l’année dernière. Hakimi est un véritable détonateur dans le jeu vers l’avant.
À la 27e minute, Julian Draxler, milieu offensif de 27 ans, envoie une belle frappe parfaitement repoussée par Jardim le gardien du LOSC. On retrouve une meilleure densité offensive sans pour autant que cela ait des effets positifs sur les occasions qui se font trop rares. C’est notamment dû à un déchet technique dans la zone de vérité qui coûte cher au PSG qui est clairement dans un temps fort.
À partir de la 30e minute, Lille essaye de rééquilibrer les débats, ils se positionnent plus haut sur le terrain et Paris connaît son premier temps faible. Les Rouge et Bleu continue leur travail de sape, mais s’exposent. Les deux équipes se renvoient la balle comme ces deux occasions coup sur coup à la 39e minute. Hakimi est le premier à tenter sa chance, mais rate sa frappe et dans la foulée Burak Yilmaz teste une nouvelle fois Navas bien concentré pour stopper cette occasion.
Mais comme souvent, quand le PSG ne marque pas, il commet des erreurs. À la 45e minute, au pire des moments, Xheka envoie une frappe pure, sans effet dans les filets parisiens. Navas un peu désaxé ne peut rien faire. Si la frappe est bien sentie, on peut regretter le manque d’agressivité de Danilo Pereira, milieu de 30 ans, mais aussi le manque de conviction de Dina Ebimbe, milieu de 20 ans, qui monte sur le milieu lillois à contretemps. Un but évitable comme souvent, mais qui fait mal aux Parisiens qui peinent à se créer des occasions.
Seconde mi-temps :
Les deux équipes reviennent de la pause et cela n’a semble t’il pas aidé. On retrouve de nombreux déchets techniques, des deux côtés, qui n’aident pas à la fluidité du jeu. Abdou Diallo, défenseur de 24 ans, manque de marquer, à la 57e, sur une belle remise de Mauro Icardi après un corner. Le PSG n’y arrive pas même quand l’occasion est réelle. Les démons de la saison passée sont encore bien présents. Défensivement, le PSG est présent. Si Thilo Kehrer, défenseur de 24 ans, est parfois inquiétant dans ses interventions, il a la chance de jouer aux côtés d’un Presnel Kimpembe, 25 ans très tranchants alors qu’il n’a repris le chemin de l’entraînement que depuis une petite dizaine de jours. Le capitaine du soir montre les crocs et tente d’impulser une révolte. En vain.
C’est à la 71e minute que le premier changement est effectuée. Un peu tard au goût de certains, mais ce remplacement va changer les choses. Ebimbe sort pour laisser la place au néo-parisien Georginio Wijnaldum, milieu de 30 ans. Le néerlandais apporte de la présence dans l’axe, alors que depuis le début du match, Icardi est bien souvent trop esseulé. En moins de 2 minutes, Wijjnaldum combine avec l’attaquant parisien, sans succès, mais on peut déjà voir les premiers automatismes entre deux joueurs qui se comprennent. « Gini » apporte du liant, mais c’est encore trop brouillon pour changer la nature du match.
Draxler échoue une nouvelle fois, il a voulu faire une reprise de volée parfaite, mais à trop réfléchir, cette dernière passe loin du but Lillois. Le PSG continue son travail de sape, mais Lille est bien en place. Ni Danilo, à la 87e d’une tête trop molle, ni Wijnaldum, à la 90e d’une frappe repoussé n’ont réussi le pari de faire revenir le club parisien dans cette finale. Le PSG vient de laisser deux titres en moins de 3 mois à des Lillois pourtant loin d’être emballants.
Sur ses 8 corners, le PSG les aura presque tous eus dans les 20 dernières minutes. Paris aura eu le ballon 72 % du temps avec un nombre de passes 2.5 fois supérieur à Lille. Malgré cela, les Rouge et Bleu ont trop peu cadré (3 contre 4 pour Lille). Enfin, on peut noter les 3 arrêts de part et d’autres qui accentuent le côté inoffensif des Parisiens qui comme souvent ces derniers temps se seront montrés trop timides offensivement, à l’image d’un Icardi, qui sera critiqué, mais qui n’a que trop peu reçu de bons ballons exploitables.
Focus : Le joueur marquant
Achraf Hakimi (Note ParisFans : 7)
Le latéral Parisien a brillé, il a montré dès ce premier match tout ce qu’il pouvait apporter. Il va vite, il est généreux dans l’effort et anime son côté droit. L’année dernière, ce côté droit était l’une des faiblesses du PSG, Hakimi a changé la donne. Il a tenté des débordements, avec succès, il s’est appuyé sur ses partenaires avant de faire des appels dans la profondeur, il s’est illustré dans ce match. Ses adversaires ont systématiquement été pris de vitesse, mais le Marocain n’a pas réussi des centres tout à fait assez précis.
C’est le bémol de sa prestation. On entrevoit les multiples possibilités que sa présence offre à Pochettino, mais il va falloir jouer plus juste dans la zone de vérité. Il a néanmoins rayonné et apporté ce que Diallo n’a pas réussi à faire de la rencontre sur le côté gauche. On attend de revoir Hakimi avec d’autres partenaires, en espérant qu’il arrive à ajuster la mire pour être totalement irrésistible.
L’homme du match
Presnel Kimpembe (Note ParisFans : 8)
Un excellent retour de l’international français. Avec seulement une semaine d’entraînement dans les jambes, il a été très solide et a su très bien couvrir ses coéquipiers en remportant ses duels. Un match de haut niveau pour le capitaine du soir.
Les points clef du match
- Le PSG n’arrive pas à se créer des occasions. L’année dernière déjà, cela posait question, mais en l’absence de Kylian Mbappé, Angel Di Maria et Neymar, l’attaque parisienne semble dépassée par les événements.
- Au milieu, Herrera, Dina Ebimbe et Danilo Pereira ont rempli leur objectif de bien défendre, d’activer le pressing mais ils n’ont pas les meilleures qualités pour apporter du liant offensivement. La seule entrée de Wijnaldum a changé beaucoup de choses dans ce secteur de jeu.
- Icardi a été transparent, mais si on peut lui reprocher de se tenir trop loin du développement du jeu on ne peut pas oublier qu’il a reçu trop peu de bons ballons pour changer les choses.
- La tête de Diallo à bout portant qui passe à côté. Un tournant dans ce match.
- Kimpembe, Danilo et Wijnaldum sont déjà prêts pour la nouvelle saison sans avoir pris part au moindre match amical.
- On peut noter une petite déception de n’avoir pas vu des changements plus tôt dans le match. Quid de la non entrée de Xavi Simons pourtant remarquable dans les matchs de préparation.
- Kalimuendo et Dina Ebimbe sont un peu passé à côté de leur match, Ismaël Gharbi s’est lui illustré dès son entrée en jeu.