Edito – Achraf Hakimi au PSG, il est prêt à mettre le feu au Parc des Princes

Achraf Hakimi, ancien latéral/piston droit de l’Inter Milan s’est engagé avec le Paris Saint-Germain. Depuis la fin des championnats, la piste n’a cessé de s’intensifier et c’est désormais chose faite. Le PSG tient son joueur de côté droit. Le Marocain s’est engagé pour 5 ans, jusqu’en 2026. La somme du transfert avoisinerait les 70 millions d’euros avec des bonus, plus ou moins difficiles à obtenir. Hakimi a semblé tout de suite intéressé par une venue dans la capitale, son futur contrat devrait tourner autour des 8 millions d’Euros annuels plus 2 de bonus. Son arrivée comble un manque criant de talent sur ce côté droit à Paris depuis longtemps. Hakimi sort d’une grande saison avec l’Inter Milan (titré dans le Calcio) et il a joué à un haut niveau de performance. Son arrivée poursuit le mercato XXL du PSG. Voici sa présentation, son parcours et sa future place dans le club parisien.

Une enfance à Madrid.

Hakimi est né le 4 novembre 1998, à Madrid. C’est en toute logique qu’il a intégré le centre de formation madrilène à l’âge de 7 ans. Il va alors passer les étapes pour intégrer plus tard les équipes de jeunes. Et c’est lors de la saison 2015/2016, qu’il s’illustre durant la Youth League atteignant les demi-finales (défaite 2-4 contre le Benfica Lisbonne). 

En parallèle il fait partie intégrante de la Castilla, l’équipe B du Real Madrid qui évolue en 3e division espagnole. Il a une progression constante et ses bonnes prestations lui valent d’être appelé par Zinédine Zidane (entraîneur des A du Real Madrid) pour les entraînements avec les professionnels. 

Fan de Marcelo

Durant son enfance, Hakimi révèle être fan de Marcelo (latéral gauche du Real Madrid). Il aime son profil et raconte qu’il souhaite par-dessus tout jouer avec lui. Son arrivée progressive avec l’équipe première du Real lui donne l’opportunité de le côtoyer aux entraînements avec la perspective de faire ses grands débuts avec le meilleur club de l’histoire. Il joue au même poste que lui et le caractère du brésilien, jovial en toutes circonstances.

Zidane: le premier à lui laissé sa chance

C’est Zidane qui lui donne sa chance, la première fois, le 1er octobre 2017, il n’a pas encore 19 ans. Deux mois plus tard, il marque son premier but avec le Real Madrid devenant le premier joueur arabe à marquer un but avec le club merengue. Zidane apprécie son profil et va sérieusement lui donner sa chance. Dani Carvajal s’est vu révéler des problèmes cardiaques, Zidane compte sur le jeune marocain pour jouer les doublures et ainsi grandir en tant que footballeur. Le résultat est probant, 17 matchs toutes compétitions confondues, 2 buts et une passe décisive. Pour l’histoire, il disputera 8 matchs sur les 17 au côté de son idole Marcelo.

Départ de Zidane

Mais l’été 2018 va être agité. Zidane démissionne et la confiance d’Hakimi s’étiole. Il s’imagine rentrer dans le rang et refuse d’imaginer retourner jouer pour la Castilla. Il évoque alors ses envies de jouer pour un club qui le fera progresser. En plus, il prend part à la coupe du monde 2018, il brille et les prétendants sont nombreux. Il demande alors à partir et c’est un prêt au Borussia Dortmund qui va débloquer sa situation. Le Marocain n’aura joué que 17 petites rencontres avec son club formateur.

La révélation au Borussia Dortmund (2018/2020)

Le mariage, entre Hakimi et l’Allemagne, va se faire très vite. Les qualités du latéral droit marocain font l’unanimité. Il est souvent cité parmi les meilleurs latéraux de Bundesliga. Ce n’est pas rien à 20 ans. Mais une chose à changer avec Lucien Favre (entraîneur de l’époque de Dortmund). En effet, le système de jeu est différent de celui du Real Madrid. Avec Favre, Hakimi est utilisé dans un 352 et il occupe le poste de piston droit. Il n’a pas autant de pression pour défendre et à tout son côté pour montrer ses qualités offensives. Cette première saison est une réussite, il va disputer 28 matchs en tout (3 buts et 7 passes décisives).

Fracture du métatarse

Mais le parcours est semé d’embûches, le 30 mars 2019, contre le Vfl Wolfsburg, il va contracter sa première blessure de sa jeune carrière, une fracture du métatarse du pied-droit. L’obligeant à mettre un terme à sa saison ratant au passage la Coupe d’Afrique des Nations. Par ailleurs, il ne sera que très rarement absent sur une blessure durant la suite de sa carrière avec Dortmund puis l’Inter Milan. C’est un joueur solide, mais cette blessure au pied vient marquer un vrai coup d’arrêt dans une saison très réussie de sa part.

 

2019/2020: du grand Hakimi

Son retour sur les terrains lors de la saison 2019/2020, après sa grosse blessure se fait sans heurt. Il retrouve sa place de titulaire et va réaliser une grande saison. Impressionnant de rapidité, il va établir un nouveau record de vitesse, mesuré à plus de 36 km/h (36,49), dépassant l’ancienne marque d’un certain Pierre-Emerick Aubameyang (35,44 km/h). Il va disputer 33 des 34 matchs de Bundesliga, 5 buts et 10 passes décisives. De plus en Ligue des Champions il disputera toutes les rencontres, 8 matchs, 4 buts avant d’être éliminé à huis clos par le PSG en 8e de finale le 11 mars 2020. 

Trop cher pour Dortmund

Il a souvent dû répondre à la question sur un retour éventuel à Madrid après son prêt. Mais Dortmund va tout de même tenter de le recruter pour au final laisser tomber. Les dirigeants ont jugé le prix trop élevé et c’est donc un bref retour à Madrid qui s’offre à lui. Cependant, Hakimi va vite comprendre que Zidane (de retour) ne compte pas sur lui et c’est l’Inter qui recrute le joueur pour 40 millions d’Euros et quelque 5 millions de bonus. Une nouvelle page s’ouvre pour lui, loin de Madrid, son club formateur.

La confirmation à l’Inter Milan (2020/2021)

C’est donc avec un contrat de 5 ans que Hakimi va entamer la saison avec l’Inter Milan. Il n’est plus un jeune prometteur, il est désormais un sérieux prétendant au poste dans le 352 d’Antonio Conte. Comme l’année précédente avec Dortmund, il ne va rater qu’un seul match de Serie A. Au total, il va marquer 7 buts et faire 10 passes décisives. Son meilleur bilan jusque-là.

 Mais il va avant tout détrôner la grande Juventus Turin pour gagner le championnat italien. Après une Ligue des Champions avec Madrid en 2018, il remporte une nouvelle fois un titre d’envergure. Mais cette fois, il est un pion essentiel de son équipe.

L’inter en difficulté financière: le PSG saute sur l’occasion

Mais l’Inter ne peut pas garder ses meilleurs joueurs. Antonio Conte claque la porte à l’issue de la saison et Hakimi est cité comme partant. L’Inter le sait, la valeur du Marocain est élevée après sa saison. Le PSG est à l’affût et les premiers intérêts ne vont pas traîner. Hakimi semble prêt à venir, il ne reste plus qu’à trouver un accord entre les deux clubs. Après des négociations, les deux équipes se mettent d’accord et Hakimi rejoint le PSG suscitant énormément de curiosité.

Un prix trop élevé?

C’est le début d’une polémique. Hakimi, a-t-il été surpayé par le PSG ? La question existe et de nombreux observateurs réagissent. Tout le monde sait que Paris est en quête d’un grand latéral, Hakimi coche toutes les cases, mais dans cette année post Covid, le prix semble, pour beaucoup, bien trop élevé. Mais le PSG sait aussi que l’Inter malgré ses difficultés financières, ne peut pas brader l’un de ses meilleurs joueurs. 

De plus, Hakimi avait encore 4 ans de contrat, il n’a que 22 ans, le transfert semble juste tant il peut apporter ce plus qui a tant manqué au PSG. Le PSG est réputé pour garder ses bons joueurs, ce contrat de 5 ans laisse donc entrevoir de belles choses pour le futur.

D’énormes qualités, un petit défaut

Un latéral droit très offensif

Hakimi est un joueur très offensif. Il s’est épanoui dans le 352 de Favre et de Conte, ce n’est pas un hasard. Il est couvert par le défenseur axial droit et peut alors s’exprimer pleinement dans un rôle de piston droit. Il balaye le terrain en faisant des courses incessantes, il possède cette grinta nécessaire aux équipes de haut niveau. Il a des qualités indéniables de contre-attaquant et il est extrêmement dangereux quand il s’approche de la surface adverse. Il est rapide dans le repli défensif.

Une petite statistique montre combien ce joueur est précieux et rare. Lors de la saison 2019/2020, il est le joueur qui a réalisé le plus de sprints, 1007. Mais le plus étonnant c’est de retrouver son dauphin (le très remuant Alfonso Davies) à 839 sprints. Un écart phénoménal qui montre bien sa capacité à répéter inlassablement des courses à haute intensité sans jamais contracter de blessures musculaires.

Des qualités plein les pieds

Hakimi est extrêmement rapide. Hormis Cristiano Ronaldo (il y a quelques années avec 38,7 km/h), Kylian Mbappé (38km/h), Arjen Roben (37.08), Gareth Bale (36.9), Hakimi est juste derrière avec ses 36,47 km/h tout comme Alfonso Davies, le défenseur du Bayern Munich (36,51). Cela en dit long sur sa rapidité. Devant lui, des monstres qui ont tout prouvé et qui ont su utiliser leur vitesse destructrice. Mais il serait trop réducteur de dire que Hakimi est juste un joueur rapide. 

Techniquement, il est au top et pas du tout embêté avec le ballon. Il sait parfaitement centrer, ses nombreuses passes décisives attestent de son bon rendement. Pied droit, pied gauche, il n’a aucun souci, il est capable de marquer des deux pieds. Pour finir, c’est un extraordinaire contre-attaquant. Le PSG est prévenu, son côté droit sera bien gardé.

Défensivement: son « point faible »

« Quand il veut, il peut » a déclaré Hervé Renard, il y a peu dans le journal l’Équipe. Renard l’a côtoyé lorsqu’il était sélectionneur du Maroc. Dans cette même interview, le coach français souligne que Conte l’a énormément fait progresser défensivement et le compare même à un Joao Cancelo (Auteur d’une très grande saison avec Manchester City). On l’a compris, sa marge de progression est encore grande et tout se passe dans la tête. En effet, Hakimi a toutes les qualités pour performer sur son côté. Son gros moteur peut faire des ravages pour peu qu’il s’en donne les moyens. Mais naturellement, c’est offensivement qu’il brille.

Défense à 4 VS défense à 3

Paris tient là un joueur à droite d’une très grande qualité. Après les « déceptions » Van Der Wiel, Meunier, Dagba, Kehrer, Daniel Alves et Aurier, l’arrivée d’Hakimi est primordiale pour redonner un peu de vie à ce couloir droit. Daniel Alves a certes apporté son expérience mais il n’était plus que l’ombre de lui-même sur le côté et Serge Aurier (certainement le meilleur latéral droit du PSG ces 10 dernières années) a vécu une fin de parcours houleuse avec Paris (affaire périscope). 

Le PSG n’a jamais vraiment changé de système défensif, privilégiant quasi systématiquement une défense à 4. Hakimi saura s’adapter, d’autant que le PSG joue offensif et que cela lui convient parfaitement. Mais c’est vrai que la tentation d’optimiser l’apport du Marocain avec une défense à 3 est intéressante. D’abord, Hakimi jouerait dans un système qu’il connaît par cœur pour avoir brillé avec Dortmund puis l’Inter.

De plus, il serait couvert par Marquinhos, Kimpembe et probablement Sergio Ramos, ce qui lui garantirait de pouvoir s’investir pleinement, offensivement. Dans une défense à 4, il y a plus de réticences de la part des suiveurs. Pourtant, il n’a finalement que très peu joué dans une défense à 4 en club (la plupart avec Zidane à Madrid pour sa première saison).

En sélection, il a déjà joué dans ce système et on sait que cela marche plutôt pas mal, même s’il apporte clairement moins de garanties défensivement qu’offensivement. Dans tous les cas, son pedigree est tel qu’il sera le joueur côté droit. Latéral ou piston droit, c’est à Mauricio Pochettino de décider ce qui sera le mieux. Mais dans tous les cas, Paris tient là un formidable joueur.