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Wijnaldum envoie un très beau message « Chacun devrait être libre de vivre comme il l’entend »
Georginio Wijnaldum, le capitaine des Pays-Bas et nouveau joueur du Paris Saint-Germain de 30 ans, s’est exprimé, en visioconférence face à la presse, à 3 jours du match contre la République Tchèque (comptant pour les 8e de finale de l’Euro), sur les incidents racistes dans les stades. Il interpelle l’UEFA et demande qu’ils interviennent si cela arrive. Il rappelle que le l’instance européenne a le devoir de protéger les joueurs. Il évoque aussi la possibilité de porter un brassard arc-en-ciel en lien avec la campagne One Love suite à la loi votée en Hongrie contre les droits homosexuels.
Wijnaldum « J’y ai réfléchi : tu joues en Hongrie, tu fais quoi si ça arrive ? »
« J’y ai réfléchi : tu joues en Hongrie, tu fais quoi si ça arrive ? Et si les supporters adverses le faisaient exprès parce qu’ils savent que tu vas quitter la pelouse et qu’ils pourraient avoir match gagné ? Je pense que c’est à l’UEFA de prendre cette décision (d’interrompre le match), pas aux joueurs. L’UEFA doit dire : ce n’est pas possible, on ne peut pas accepter cela. Elle doit se rendre compte que si elle ne le fait pas, elle fait reposer une grande responsabilité sur les joueurs. L’UEFA doit protéger les joueurs. »
La polémique enfle avec cette loi hostile aux droits des homosexuelles qui a été votée en Hongrie. Face à la polémique, de nombreuses nations et clubs sont montés au créneau pour faire passer des messages de tolérances. À Munich, l’Allianz Arena, devait alors s’illuminer en arc-en-ciel, mais l’UEFA a stoppé cette initiative au grand dam des joueurs et acteurs du monde du football. Wijnaldum est donc revenu sur cette polémique en demandant à l’UEFA de protéger les joueurs contre les actes racismes.
Pour lui, ce n’est pas aux joueurs de prendre l’initiative de quitter le terrain ou d’interrompre le match, c’est trop de responsabilités. De plus, l’UEFA est garant de la bonne tenue dans le respect et la tolérance de ses compétitions. Le football est une fête incroyable, il n’y a qu’à voir l’engouement, malheureusement des actes inadmissibles se produisent trop régulièrement. L’UEFA doit s’ériger en garde-fou face à de telles violences.
Wijnaldum « Je n’en ai jamais fait l’expérience et j’espère ne jamais avoir à le faire«
« J’ai commencé à revoir ma position mais je vais être honnête : c’est ce que je pense aujourd’hui. Je n’en ai jamais fait l’expérience et j’espère ne jamais avoir à le faire. Mais si quelque chose comme ça se produit dimanche, je pourrais quand même quitter le terrain. »
Bien sûr que la chose à faire est de quitter le terrain si des propos racistes sont entendus dans un stade. En tout cas, c’est la bonne chose à faire si les instances ne réagissent pas. Tant que le problème ne sera pas pris au sérieux par nos instances du football et que l’argent prédominera sur la bonne tenue d’une rencontre, on aura le droit à des situations difficiles. Fermer les yeux pour la simple raison de respecter un calendrier et par la même des engagements avec sponsors et diffuseurs est tout simplement inadmissible.
Chaque partenaire, chaque diffuseur devrait s’unir avec l’UEFA pour faire taire de telles pratiques dans les tribunes. Tant qu’on laissera le joueur face à ce dilemme, on laissera couler ce genre de problématiques qui empoisonnent nos sociétés. Wijnaldum déclare qu’il pourrait sortir du terrain si cela se produit dimanche ? C’est la seule solution face à l’absence de réaction de l’UEFA et du microcosme du football.
Wijnaldum « Nous défendons la diversité«
« La KNVB (Fédération néerlandaise) a proposé cette initiative et nous a demandé d’y réfléchir. Cela correspond aux valeurs de la campagne One Love. Nous défendons la diversité. Chacun devrait être libre de vivre comme il l’entend. »
Concernant la loi votée en Hongrie, contre les droits des homosexuels, là encore le problème est grand. Comment tolérer autant d’intolérance ? La pression qui plane est énorme tant, l’UEFA n’a pas souhaité soutenir les clubs et nations qui souhaitaient s’ériger contre cette loi hongroise archaïque. Il faut des actions fortes, sans cela, il n’y aura pas d’avancées significatives. On entend bien que l’UEFA, en interdisant à l’Allianz Arena de s’illuminer de toutes les couleurs, ne souhaite pas avoir un problème politique sur les bras durant sa compétition européenne.
Pourtant, ne pas prendre parti, c’est cautionner et cela devient inquiétant. L’initiative de porter un brassard multicolore est un premier pas, important, mais il ne suffira pas à l’échelle mondiale pour déboulonner les fauteurs de trouble. Il est nécessaire de voir plus d’implication des hautes instances, qu’elles fassent barrière, au nom du sport, du respect et des libertés individuelles. L’intervention de Wijnaldum est forte et il ne reste plus qu’à espérer que les choses bougent.