Le Parisien revient sur la façon dont Tuchel a « perdu le fil »

Après avoir reçu des éloges pendant de nombreuses semaines, Thomas Tuchel est beaucoup plus critiqué dans les médias dernièrement. La faute à l’élimination en 8e de finale de la Ligue des Champions, à des performances en berne sur la scène nationale et à une colère de plus en plus affichée. Le Parisien fait le tour du cas de l’entraîneur allemand ce mardi.

« En première partie de saison, Tuchel épatait son monde avec ses innovations tactiques et des inspirations en cours de matchs. Ces dernières semaines, lui aussi bafouille par moments. Y compris lors du match retour face à Manchester United, quand il place Dani Alves en meneur de jeu après la pause ou quand il fait rentrer Cavani seulement après le penalty de Rashford, au début des arrêts de jeu. Une décision qui fait débat, y compris en interne. (…)

« Le camp des Loges prend l’allure d’une grande colonie de vacances. »

Depuis quelques semaines, Thomas Tuchel laisse apparaître une grande nervosité à l’égard du corps arbitral. C’était déjà le cas cet hiver quand les décisions attisaient son courroux et que les fautes adverses menaçaient la solidité et la richesse de son effectif. (…) 

(…) Après la trêve internationale, la décompression de fin de saison commence à se faire sentir. Le camp des Loges prend l’allure d’une grande colonie de vacances. Les séances sont joyeuses, certes, mais moins intensives. Les Sud-Américains commencent à penser à la Copa America au mois de juin. D’autres à leurs situations contractuelles et à leur avenir personnel.

« L’infirmerie est tellement pleine que les séances ont lieu en effectif très réduit. »

Dans ce contexte, Thomas Tuchel fait de son mieux mais lui aussi a perdu ce petit supplément d’âme qu’il est censé transmettre aux joueurs. (…) Pour ne rien arranger, l’infirmerie est tellement pleine que les séances ont lieu en effectif très réduit. Papus Camara, son adjoint, et même d’autres membres du staff sont parfois mobilisés pour faire le nombre lors des oppositions. »

Des difficultés logiques qui ne doivent pas tout faire oublier.

Certes, Tuchel a fait des compositions d’équipes moins convaincantes ces dernières semaines et des changements qui n’ont pas toujours apporté du positif au match. Mais comment vraiment le lui reprocher ? Si Dani Alves a joué meneur de jeu, c’est parce que les autres joueurs sachant être à ce poste étaient blessés (Draxler est sorti sur blessure en cours de match). Depuis plusieurs semaines, l’Allemand n’est plus à voir des de vraies idées tactiques. Il est réduit par la liste d’absents à tenter de bricoler quelque chose. Et, à part la seconde mi-temps dimanche, il ne s’en sort pas si mal.

Quant à sa nervosité montante, n’est-elle pas simplement logique ? Le PSG est passé à côté d’un grand objectif, il y a plusieurs décisions arbitrales très litigieuses, des joueurs qui prennent des coups importants et beaucoup de blessés. Pourrait-on accepter que le coach parisien reste simplement souriant ? Il se bat contre un souci d’effectif depuis le début de la saison qui se complique. Et s’il ne fait pas plus appel aux jeunes, c’est en partie pour les laisser dans une bonne progression, comme il l’a expliqué.

Enfin, pour ce qui est du relâchement de l’équipe, il n’y a rien de choquant. La défaite européenne a fait mal et coupe un peu les jambes. Lesquelles sont très fatiguées par l’enchaînement des matchs pour ceux qui veulent encore jouer. On voit des « spécialistes » et des supporters affirment que la saison est terminée à part la Coupe de France. N’est-il pas injuste de demander ensuite aux joueurs de toujours se donner à fond et risquer des blessures supplémentaires alors qu’ils sont déjà épuisés, comme l’a expliqué Tuchel, et qu’ils voient des joueurs se blesser en plus ? Il faut être cohérent. Et ne pas oublier tout le positif aperçu jusqu’au début de l’enchaînement des blessures. On ne doute pas que Tuchel saura convaincre à nouveau quand son équipe sera un peu plus complète.