Club
Cavani « J’aime beaucoup la tactique, c’est pour ça que je regarde toujours les grands joueurs »
Habituellement éloigné des médias, Edinson Cavani, buteur de 31 ans du Paris Saint-Germain, s’est longuement livré à RMC Sport lors d’une interview ce mercredi. L’Uruguayen a notamment confié sa façon d’aborder le football et son travail d’analyse pour progresser.
«Je suis un joueur très autocritique»
Le meilleur buteur du Paris Saint-Germain, a confié s’inspirer des meilleurs joueurs pour ses performances personnelles, qu’il juge lui-même. Une manière pour lui de se forger et de mieux se comprendre afin d’être le plus performant possible sur le terrain.
«Je suis un joueur très autocritique, c’est pour ça que je regarde beaucoup de matchs, avant de jouer, et après… Chez moi, la télé est toujours allumée, je regarde toujours le football. Chaque entraîneur te laisse quelque chose, puis tu apprends aussi en regardant les grands joueurs, les grands attaquants. Quand j’étais petit je regardais beaucoup Batistuta, qui est un joueur qui a tout, il mélange la technique avec la force et la qualité. Après il y a aussi van Nistelrooy qui avait seulement besoin d’un petit bout de terrain pour marquer. Si tu réussis à comprendre toutes ces petites choses et que tu essayes de les refaire après, tu progresses déjà beaucoup»
« Pour moi dans le football, il faut de la surprise »
Connu pour son jeu sans ballon ou ses mouvements à la limite du hors-jeu, El Matador a dévoilé ses attentes tactiques et sa vision de jeu dans une équipe. Une « passion » pour le numéro 9 Rouge et Bleu, qui raffole des séances vidéos ou autres conseils de son entraîneur.
«Pour moi, le football c’est un jeu d »encastrement’. C’est-à-dire qu’il faut sortir, couvrir les autres joueurs. Même l’attaquant doit sortir. Quand on presse, il faut comprendre les mouvements, les déplacements, pour pouvoir mettre en difficulté l’autre équipe, pour bien défendre et couvrir les espaces. J’aime beaucoup la tactique, c’est pour ça que je regarde toujours les grands joueurs, leurs mouvements, leurs couvertures.
Pour moi dans le football, il faut de la surprise. Si tu fais trop de tiki taka (style de jeu basé sur la possession de balle), c’est plus difficile de créer de la surprise, parce que l’autre équipe commence à fermer les espaces. Le tiki taka, c’est juste pour fixer, ensuite c’est la surprise qui permet de faire la différence, le changement de rythme, les passes entre les lignes…Même quand tu perds le ballon il faut presser, c’est le moment d’attaquer parce que c’est à ce moment là que tous les joueurs sont déplacés pour attaquer, donc tu peux trouver les espaces pour faire mal. J’essaye d’être toujours concentré»
Un immense travailleur qui veut faire souffrir l’adversaire.
On retrouve bien dans ces propos tout le style de jeu de Cavani. Il ne cesse jamais le pressing et les appels. Son but est de ne pas laisser l’adversaire tranquille, de lui « faire mal ». Et il a raison. Une balle récupérée dans la phase de construction de l’adversaire peut très vite se transformer en but. On l’a vu avec le PSG quand il a bien mis la pression. Car c’est une chose difficile à faire en équipe, il faut une bonne coordination et les efforts de chacun. Ce qui a parfois manqué et l’équipe parisienne s’est retrouvée découpée, donc exposée.
Cavani fait aussi savoir, sans grande surprise, qu’il n’est pas un grand de la longue possession de balle. Mais ce n’est pas seulement parce que cela ne correspond pas à ses qualités, c’est aussi un manque de « surprise ». Bien sûr qu’avoir le ballon est positif. Sauf qu’il faut chercher à en faire quelque chose, à prendre l’adversaire de vitesse et le déstabiliser. Les appels de Cavani, perfectionnés par le travail et les longues heures à regarder du football, sont pour cela très utiles. Cette saison, ils n’ont pas toujours été utilisés au mieux. C’est un autre axe de progression sur lequel le prochain entraîneur du PSG pourra travailler.