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Roger-Petit " Gloire au travail de Jardim, haro sur le baudet Emery ! "

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Roger-Petit « en balayant Barcelone, le PSG s’est transcendé, il est devenu l’équipe de France des clubs français »

Bruno Roger-Petit, sur son blog, est longuement revenu sur la victoire du Paris Saint-Germain contre le FC Barcelone mardi soir (4-0, 8e de finale aller de Ligue des Champions). Il a notamment salué le passage des Parisiens dans la cour des grands acquis avec une envie remarquable. Mais il rappelle aussi qu’il y a encore du chemin avant la consécration au sommet de l’Europe.

« Barcelone n’est plus Barcelone mais Barcelose. Une certaine idée de la défaite. Sans gloire ni trompette. Les joueurs du PSG se sont offert un destin digne de la Ligue des Champions. Enfin. Au fond, le FC Barcelone est venu à point nommé. Il était temps. 2013. Automne 2014. Printemps 2015. Trois fois le PSG avait croisé la route du monstre, trois fois il en était sorti éreinté. Humilié.

Sirigu en avait perdu sa place, puisqu’il fallait bien un coupable, après l’horrible quart de finale de 2015. Le Barça, c’était l’intouchable toit de l’Europe, avec la MSN et son cortège de victoires, un olympe interdit au PSG, nouveau venu prétentieux parmi les grands d’Europe.

Et oui, c’était cela Barcelone. Plus qu’un club, qui était ce que ne serait jamais le PSG. Un Graal intouchable. Et de moquer le PSG des Qataris, son argent et ses pompes, incapable et impotent. Un ogre de Ligue 1, mais un petit Poucet européen. Une plaisanterie pour les Footix. Voilà ce que l’on disait du PSG. Avant.

Il était temps que cela cessât. Barcelone est venu au Parc des Princes en numéro 1, il est reparti en numéro zéro. 4-0 dans sa face. Désastre et tragédie catalane.

PSGBarça - Steven Gerrard C’était 11 hommes contre 11 enfants

Cette fois, le PSG n’a regardé le Barça. Il l’a étouffé.

Ce PSG est l’histoire d’une rébellion. Une affaire authentiquement française. Les joueurs du PSG avaient décidé que non, l’histoire ne se répéterait pas. Qu’ils ne seraient pas, une fois de plus, les éternels vaincus de la bataille. Qu’ils ne seraient plus ceux dont on dit qu’ils sont tombés avec honneur. Qu’ils ne liraient plus, au lendemain du match, les sempiternels éditoriaux de la presse au lendemain d’un grand match de Coupe d’Europe ayant impliqué un club français, les fameux « Ce n’est pas passé loin », « Il y avait la place », « A deux doigts du bonheur ». Qu’ils seraient vainqueurs. Ou rien.

Il faut voir et revoir les premières minutes de cette hallucinante bataille. Quand les Parisiens ont affiché leur rage de vaincre. Verratti. Cavani. Rabiot. Et les jeunes. Kimpembe ou Kurzawa. Et Draxler. Et Di Maria revenu des limbes. Un commune volonté de survie les animait. (…)

Les joueurs du PSG ont tout dépassé face à Barcelone. Dépassement de l’adversaire, quatre fois champion d’Europe en dix ans, ce qui n’est pas rien. Messi. Suarez. Neymar. Dépassement d’eux mêmes, décidés à ne plus être de sublimes vaincus. Dépassement de l’entraîneur, Emery, sur qui pèse encore la charge de mener le PSG au-delà des quarts de finale. »

Paris avait faim et a mangé le Barça pour devenir un grand.

En plus de la qualité de jeu, on a en effet pu savourer un état d’esprit particulier du côté du PSG. Une mentalité que l’on n’avait pas vu les années précédentes. Cela fait déjà quelques saisons que Paris a un très bel effectif capable de très jolies choses. Mais on ne voyait pas le collectif être soudé et prêt à se battre pour s’imposer face à une grande adversité.

Il y avait même ce très désagréable sentiment que les Parisiens regardaient un peu leurs adversaires. On ressentait trop d’admiration. C’était même presque parfois comme des élèves qui regardent la démonstration du professeur. Et c’était une leçon pénible, puisqu’il s’agissait de montrer l’écart entre le PSG et les grands d’Europe.

PSGBarça - Steven Gerrard C’était 11 hommes contre 11 enfants

Kimpembe qui stoppe Messi, symbole d’une grande soirée pour le PSG.

Mardi soir, comme le souligne Roger-Petit, le PSG a décidé de dépasser le maître. Enfin, la décision a sans doute été prise avant chez les dirigeants (Unai Emery n’a pas été recruté au hasard). Mais on pouvait encore se demander comment réagirait les joueurs face à cet ogre catalan. La réponse a été claire et très plaisante: les Parisiens voulaient gagner le match et leur place dans la cour des grands. Et tout le monde s’est donné à fond, avec une grande application et beaucoup de qualité.

Même le défenseur central de 21 ans Presnel Kimpembe, qui jouait son premier match de Ligue des Champions. Preuve d’une mentalité qui appartient à tout le collectif. Attention toutefois, Paris a fait son entrée chez les très grands. Mais il faudra encore des victoires pour garder cette place et que cette soirée ne soit pas finalement rangée du côté des réussites isolées.

Qu’ils prennent garde cependant, à ne pas se laisser bercer d’illusions trompeuses. Barcelone n’est pas une fin, c’est un moyen. Une étape. Une mutation. Rien n’est achevé et tout commence. On a trop souvent vu, par le passé, de ces exploits sans lendemain.

Et l’on a aperçu, encore, quelques signes de faiblesse. Deux dégagements ratés de Trapp en première période. Une sortie non accomplie de Trapp, encore, en fin de match, avec une tête de Umtiti sur la barre. Des détails, ces fameux détails, qui auraient pu permettre à Barcelone de marquer un but. Et à 4-1, rien n’aurait été joué en vue du match retour.

Non, le PSG n’en est qu’à ses débuts et doit continuer le combat contre lui-même. Souvenons-nous de Monaco, vainqueur du grand Real Madrid de Zidane et finalement écrasé par le Porto de Mourinho. La France peut aimer le PSG, comme elle aima le grand Saint-Etienne, vaincu par le Bayern à Glasgow 76, mais elle ne l’aimera que victorieux. Parce que c’est Paris. Ce soir de février, en balayant Barcelone, le PSG s’est transcendé, il est devenu l’équipe de France des clubs français. (…) »

Les Parisiens ont marqué les esprits, mais il y a encore beaucoup à faire.

Avec sa victoire écrasante, le PSG a confirmé qu’il a des ambitions et a prouvé qu’il compte se donner les moyens de les atteindre. Et tous les amoureux du football ont pu apprécier la qualité de jeu et la cohésion collective affichées par les Parisiens.

De quoi remonter un peu l’opinion des français à propos du club de la capitale. Beaucoup le jugeaient trop timide en Europe, voire incapable de réussir en dehors du plan national où l’argent « suffit » à gagner. Mais Paris a montré qu’il progresse et que des grandes soirées européennes sont possibles. De quoi attirer à nouveau des éloges et l’envie d’en voir plus.

Les images partagées par les joueurs du PSG ce mercredi on savoure encore la victoire contre le Barça!.jpg

Il faudra d’autres soirées comme celle-ci.

Toutefois, il ne faut pas croire que la soirée a été parfaite. Le PSG aurait pu concéder 1 but, et l’action du 1-1 aurait pu faire très mal. Il y a encore des choses qui peuvent être améliorées, quelques erreurs qui auraient pu faire mal. Mais le match irréprochable n’existe quasiment pas. Il ne faut pas mettre de côté les loupés, sans non plus bouder la réussite. Pour gagner, il s’agit d’être meilleur que l’adversaire. Et malgré quelques erreurs, Paris a clairement été supérieur au FC Barcelone. C’est déjà très bien.

Maintenant, il faudra confirmer au match retour. Et ensuite réussir à être plus fort que la prochaine équipe à affronter. Pour cela, il est bien sûr préférable d’apprendre des erreurs de mardi et de ne plus en commettre. Mais on se satisfera encore de victoires comme celles de mardi, remplies de qualité, d’envie et de joueurs prêts à se battre les uns pour les autres. Attention à ne pas oublier ces éléments, ou la chute pourrait être douloureuse.

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