Depuis le départ de Zlatan Ibrahimovic cet été vers Manchester United après 4 saisons au Paris Saint-Germain, nombreux sont ceux qui se demandent si Edinson Cavani peut le remplacer à la pointe de l’attaque parisienne. Selon Rolland Courbis, ce questionnement n’a pas de sens car ce sont des joueurs différents. Et le profil de l’Uruguayen amène un autre jeu que celui du Suédois. Il l’explique sur RMC.
« Je ne vois pas vraiment de changement chez Cavani, il est toujours aussi généreux, combatif. Ne soyons pas obnubilés par les statistiques. S’il a marqué quelques buts de plus, c’est bien pour lui. Après on ajoute à son compte les penaltys que tirait avant Zlatan. Les chiffres on leur fait dire ce qu’on veut. Mais on ne peut pas comparer Cavani à Zlatan, ce sont des joueurs totalement différents !
Un 9 totalement différent te change l’organisation, les mécanismes, les déplacements, toute ton organisation. Je ne comprends pas qu’on puisse comparer le 4-3-3 d’Ibra, qui décroche pour être un relais avec ses trois milieux de terrain, au 4-3-3 de Cavani, qui court partout et fait des appels dans la profondeur. Ce n’est pas Cavani qui a remplacé Zlatan. Dans l’effectif, il n’a pas remplacé Zlatan. Jesé et Ben Arfa sont les remplaçants de Zlatan.
Cavani un crack ? Si je pense qu’on progresse à tout âge, les qualités des très grands joueurs, les Messi, Ronaldo, Zidane, il ne les a pas. C’est la catégorie en dessous, comme Zlatan d’ailleurs. Après si on me demande de choisir entre Aguero et Cavani, je suis emmerdé. Bien alimenté, ce serait un duo qui ferait des ravages. »
Clairement, on n’attend pas de Cavani de jouer comme Zlatan. Il n’a pas les qualités pour décrocher, être utilisé comme pivot et organisé le jeu. C’était le problème les saisons passées avec Laurent Blanc, qui semblait demandé un peu ce genre de choses au numéro 9 parisien. Mais il permet un jeu qui est difficile avec le Suédois. Cavani va plus vite, fait des appels extraordinairement bons et peut répéter les efforts comme peu d’attaquants.
Il faut donc avoir à l’esprit qu’on ne peut pas demander la même chose à ses deux attaquants, sauf de mettre des buts, car il reste que leur rôle principal est de marquer. Et le Matador n’a absolument pas à rougir dans ce domaine. Il a fallu un peu de temps pour la nouvelle tactique se mette en place, que les Parisiens s’habituent à jouer avec une nouvelle pointe, et on voit maintenant Cavani enchaîner les buts et le PSG en profite pour accumuler les victoires.
La pointe est différente, logiquement le jeu l’est aussi
Le tout avec une philosophie de jeu proche des saisons passées, mais qui a ses différences. Notamment dans le jeu offensif de la pointe de l’attaque, mais aussi par les efforts défenfifs qu’il effectue. On voit une équipe parisienne qui fait un pressing plus haut et plus agressif. Et des latéraux qui montent haut pour servir Cavani en centres. Aussi, Paris joue plus les contres à fond plutôt que chercher à absolument avoir le ballon. Le coach espagnol, qui doit faire sans Zlatan, n’a pas tout changé. Mais il y a des différences évidentes. Et cela pourrait être encore plus notable au fil du temps et de son travail.
Cavani a prouvé qu’il est un grand attaquant. Certainement pas l’un des meilleurs de l’histoire. Il manque pour cela d’un peu de justesse technique pour faire de meilleures passes et être un peu plus capable d’éliminer 1 ou 2 défenseurs balle au pied. Mais ses qualités font de lui un buteur redoutable, surtout que le coach Unai Emery a l’air de savoir l’utiliser au mieux.