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Bruno Roger-Petit décrit "trois erreurs majeures" d'Emery en mettant Ben Arfa de côté

Autour du PSG

Bruno Roger-Petit « Ce n’est pas l’argent qui manque à l’OL face au PSG, mais le football »

Le premier match officiel de la saison 2016-2017 était très attendu en France. Il s’agissait de voir où en était le Paris Saint-Germain, après notamment les départs de Laurent Blanc et Zlatan Ibrahimovic et l’arrivée notamment du coach Unai Emery. Il fallait aussi voir ce que pouvait faire l’Olympique Lyonnais, ambitieux et plaintif, par la voix de son président Jean-Michel Aulas, face au favori du championnat.

Avec une victoire 4-1 du PSG, la réponse est claire. Et elle est donnée sur le terrain, plutôt que sur Twitter et dans les médias qu’avaient utilisé Aulas dans la semaine. Sur son blog, le journaliste Bruno Roger-Petit évoque cette rencontre et la leçon que Lyon doit en retenir.

« Ce n’est pas l’argent qui manque à l’OL face au PSG, mais le football. L’esprit du football. Jean-Michel Aulas se trompe de cause, quand une fois de plus, après le sévère 4-1 infligé à son équipe dans le Trophée des Champions (joué devant 10 000 spectateurs, quelle bonne idée la délocalisation à Klagenfurt) il invoque encore et encore la différence de budget entre les deux clubs. Non, ce n’est pas l’argent qui fait la différence, mais le football. Le football et son cortège de valeurs exigeantes : l’engagement, la volonté, la ténacité, l’esprit de révolte.

Observons Emery lorsque l’OL, par miracle, réussit à inscrire, via Tolisso, le but qui sauve les apparences à défaut de l’honneur. Sur son banc, l’entraineur parisien tempête et peste. Il n’aime pas que son équipe encaisse un but aussi stupide, fruit d’un instant de relâchement (et d’une faute d’arbitrage). Il n’est pas content parce que ce but que l’OL ne mérite pas entâche ce moment de perfection qu’a été ce match. Laurent Blanc aurait laissé filer, mais pas Unai Emery. L’engagement, la volonté, la ténacité, l’esprit de révolte.

L’influence psychologique du nouvel entraineur du PSG s’est vue sur le terrain. Ca ne plaisante plus. Même menant 1-0 (Pastore), puis 2-0 (Lucas), 3-0 (Ben Arfa), 4-0 (Kurzawa), les Parisiens n’ont pas cédé un pouce de terrain à leurs adversaires. Rien. Jamais. (…) Même Ben Arfa a affiché un souci du replacement défensif permanent (outre un but authentiquement Ben Arfesque). Le PSG a joué au football durant 90 minutes. Lui.

Face à ce PSG, l’OL s’est effondré en dix minutes. A 1-0, le match était déjà terminé. Zéro engagement. Zéro volonté. Zéro ténacité. Zéro esprit de révolte. Et sur son banc, l’entraineur Lyonnais, Bruno Génosio, a toujours paru résigné, dépassé, apeuré, à l’image de ses joueurs. A l’OL, c’est le temps du « A quoi bon » qui est venu. A quoi bon se battre, puisqu’ils sont les plus forts. A quoi bon se révolter, puisque l’on y arrivera pas. A quoi bon se fatiguer, puisque c’est fichu d’avance.

Le président de l’OL devrait s’interroger sur sa communication, et ce qu’elle suscite (peut être) dans la tête de ses propres joueurs. Ceux qui ont vu dans les sorties du Maître de Twitter, avant ce PSG-Lyon, la marque d’un grand communicant habile, qui sait déstabiliser l’équipe adverse avant un grand rendez-vous important, devraient se lancer dans une méditation sur l’effet « backdraft » de la communication à la Aulas.

A force de répéter que ses joueurs sont moins bons que ceux du PSG, qu’ils sont d’honnêtes petits joueurs de Ligue 1 mais qu’ils ne peuvent rivaliser avec les stars du PSG, le patron de l’OL se retrouve avec une équipe qui a visiblement envie de lui donner raison. ‘Oui président, nous sommes aussi nuls que vous le dites. La preuve, contre le PSG, nous n’avons même pas su jouer au football’. (…) »

Comme souvent, Bruno Roger-Petit exagère un peu, puisque Paris n’a tout de même pas fait un match plein. C’était globalement agréable à voir, il y a eu du spectacle et des buts, mais la fin de match était surtout sous le signe de la gestion. Paris n’a presque plus attaqué dans les 20 dernières minutes. Il semblait que la priorité soit au fait d’être prêt pour le début de la Ligue 1 vendredi prochain, ce que l’on peut comprendre.

Toutefois, il a bien raison de souligner la réaction d’Emery sur un but qui semble pourtant anecdotique. Mais c’est là toute la passion et l’exigence du coach espagnol. Pour lui, ce n’est pas qu’un simple détail. Ce but pouvait être clairement dû être évité et il faudra qu’il le soit lors des prochains matchs. Il ne faut pas s’épuiser dans chaque match, mais toujours bien jouer, avec concentration.

Quant à l’OL, après 10 minutes intenses avec des joueurs poussés par l’envie de « titiller » (mot utilisé par l’attaquant lyonnais Nabil Fekir dans une déclaration dans la semaine dans L’Equipe), le match a vite tourné à la démonstration. Parce que le PSG rentré dans son match et a mis de beaux buts, c’est vrai. Mais aussi parce que les hommes de Bruno Génésio n’ont pas semblé se révolter. Il suffit de voir le deuxième but parisien où le gardien Anthony Lopes a semblé avoir abandonné au moment du centre. Et finalement, en étant bien sur ses appuis et déterminé, il aurait certainement pu arrête la molle reprise de Lucas.

Alors en effet, plutôt que de se plaindre en répétant que Paris est trop fort pour la Ligue 1, l’OL aurait certainement mieux fait de se concentre sur le football. On note d’ailleurs qu’Aulas a avoué que Lyon avait été surpris de voir le PSG moins garder la balle, jouer vite vers l’avant et faire très mal en contre, alors que c’est un style que l’on a pu voir dans les matchs amicaux. Dommage pour les Lyonnais d’avoir observé les budgets plutôt que le terrain.

 

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