Autour du PSG
Chelsea/PSG: Le petit Rabiot devient grand d’Europe
Pour ce huitième de finale de Ligue des Champions retour, on attendait avec impatience le retour de Verratti pour ce très grand match. Et Rabiot en a profité pour enfiler son costume de grand d’Europe.
Après l’espoir de l’entraînement de la veille, l’inquiétude de sa non-participation à la traditionnelle ballade du matin de match, la joie des journalistes de le voir monter dans le bus pour le stade, il y eut la terrible annonce de la composition où il ne figurait pas.
À ce moment, tout était perdu, nous allions voir un match triste, les Anglais allaient manger tout cru notre petit Rabiot et tout le monde commençait à sortir les excuses pour la défaite à venir.
Mais c’était sans compter sur le match du fils spirituel de Léonardo, non pas dans le jeu, mais dans le fait que Rabiot est davantage taillé pour jouer l’Europe. Ce jeune homme traduit les paroles du Brésilien en actes. Etant sans âme, sans volonté et sans professionnalisme contre des équipes de Ligue 1, il retrouve son jeu, son envie et sa classe naturelle lorsqu’il s’agit de Coupe d’Europe, comme lors du très beau match contre Madrid.
Dès le début de match, on s’aperçoit que le jeune milieu sait courir vite pour faire du pressing et animer le jeu. Mais la deuxième minute nous rappelle qu’il n’a pas encore revêtu le costume Europe en entier, par une relance hasardeuse qui offre la première action chaude à Chelsea et Costa. Il enfile le reste de sa panoplie à la dixième minute sur un tacle qui arrête une belle contre-attaque Anglaise.
Et là, à la 15e min arrive l’exploit, l’extase, la finition du super héros européen. Sur une très belle action, Di Maria décale Ibrahimovic sur le côté droit de la surface adverse et avec une précision de chirurgien, le Suédois trouve Rabiot au deuxième poteau qui a juste à mettre le pied pour marquer le premier but de ce match. Ce but ne change rien à son état d’esprit, il est rigoureux dans ses interventions et aidé par le repli de Di Maria, il donne beaucoup de solutions.
Après ses récupérations de balle, il enchaîne souvent par de belles courses vers l’avant en contre-attaque. Mais, il ne peut pas compter sur son coéquipier du milieu, Motta, qui lui est resté en pyjama Ligue 1. Sur une passe de Rabiot, le Brésilo-Italien perd le ballon au milieu du terrain et permet à Willian de mettre Diego Costa sur orbite. L’ancien de l’Atlético mystifie alors Thiago Silva d’un crochet ravageur avant de tromper Trapp d’un joli plat du pied.
Le jeune milieu ne connaît pas tout de l’Europe, le pénible Costa le lui rappelle sur une action sur le côté où le pressing de Rabiot se transforme en faute et carton jaune pour le Parisien, à la suite d’un plongeon de l’Espagnol. Mais la mi-temps se termine sur une belle maîtrise de l’originaire de Saint-Maurice, proposant tout de même moins de solutions qu’au début de celle-ci.
Dés le début de la seconde période c’est notre jeune milieu qui prend les commandes du jeu parisien. Et comme les consignes sont de faire tourner la balle plus qu’en première, il enchaîne les bonnes passes. L’agressivité des Londoniens perturbent le PSG et notre milieu de terrain est devenu un vrai champ de bataille.
Mais les duels européens ne sont certainement pas les mêmes que ceux proposés par Ferri, Morel, Martin ou Boudebouz, car Rabiot reste debout à chaque confrontation que lui propose les joueurs de Chelsea. Comme par magie, la sortie de Costa libère Motta qui se retrouve et permet à notre jeune joueur d’aller vers l’avant et délivrer de belles passes (61e).
C’est sur une belle circulation de balle au milieu engendrée par Rabiot, que Motta donne en profondeur à Di Maria qui offre d’un centre tendu à Ibrahimovic le but qualificatif (67ème). Seul sur le côté droit face à un joueur adverse, notre jeune milieu, arrive à se défaire du pressing et oriente le jeu vers la gauche et Matuidi. Avec cette classe et cette envie retrouvée, il est à l’origine du deuxième but.
La tâche est simple maintenant. Il faut 3 buts de plus à Chelsea pour être qualifié. Cette remontée impossible permet à Paris et donc Rabiot de dérouler leur jeu de passe tranquillement. La pression des Anglais est morte et notre milieu peut même commencer à enlever son costume, c’est donc en pantoufles que Rabiot finit ce match.
Cette métamorphose est surprenante, surtout venant de la part d’un joueur de 20 ans. Surprenante mais surtout dommage, car la qualité de ses matchs franco-français sont l’engrais des doutes et des moqueries que subit notre joueur de la part des « spécialistes ». Il faudrait pour sa carrière et Paris, qu’il montre enfin ce qu’il sait faire même en Ligue1.