Les leçons, faits et analyses à retenir de PSG / TFC avant d’affronter l’ASSE

Alors que le Paris Saint-Germain a vaincu pour la 3e fois le Toulouse Football Club en 10 jours, il semble que les choses ne fassent que se répéter. Pourtant, cette demi-finale de Coupe de la Ligue a certainement été plus informative qu’il n’y paraît. 

Mercredi soir a eu lieu la troisième confrontation (en 11 jours) entre le 19^ème de Ligue 1 et l’ex-champion de France parisien et comme les deux précédentes versions, elle s’est soldée par une victoire parisienne. Depuis  le premier Toulouse-PSG en Championnat, on a l’impression de voir et revoir encore et toujours le même match (« Un jour sans fin » version football): un PSG poussif, un Toulouse volontaire mais limité, et surtout à la fin une victoire parisienne évidente et logique. Comme quand l’histoire se répète, on a surtout l’impression de n’avoir rien appris de nouveau avec ce match … et pourtant il y a des choses à retenir.

En analysant les performances des différents joueurs parisiens individuellement, on se rend compte que bien qu’ils appartiennent tous à la même équipe, ils ont clairement des destins qui se croisent et semblent diverger. Ainsi suite à cette demi-finale de Coupe de la Ligue et en prévision des matches de Ligue des Champions du mois prochain, on pourrait classer les joueurs parisiens dans différentes catégories :

– le joueur-titulaire qui fait le boulot et qui le fait même très bien:

• Serge Aurier confirme sa très bonne forme du début de saison. Il est partout et, en plus, peut jouer partout….un buffle ! Il défend, il marque, il fait tout. S’il améliore sa qualité de centre, il peut devenir l’un des meilleurs latéraux du monde. Comme quoi une saison sans Coupe d’Afrique des Nations, ça vous change un homme.

– les joueurs-titulaires qui font le boulot mais sans plus:

• David Luiz (le capitaine du jour) a su stopper les velléités toulousaines et a même essayé d’aider en attaque en remontant le ballon. Toutefois, à chaque fois qu’il intervient défensivement, il semble être dans la précipitation plus que dans l’anticipation et la rapidité. Il ne dégage toujours pas cette sérénité défensive que « O Monstro » (Thiago Silva) a et qui rassure toute l’équipe ainsi que les supporteurs.
• Angel Di Maria a eu, lors de ce match, (étrangement) beaucoup de déchets mais a quand même réussi à marquer et c’est ce qu’on veut d’un attaquant. Heureusement qu’il marque un joli but (qu’il ne doit qu’à lui-même), car avant ça on a eu droit à un florilège de passes mal ajustées dans le dos des partenaires, de passes interceptées par l’adversaire, de passes qui sortent directement en touche, de frappes hors-cadre et de frappes dans les tribunes (voir sur le périphérique parisien). Mais bon, un « ex-Galactique » n’a besoin que d’une occasion pour faire parler son génie et faire gagner le match.

– les joueurs-remplaçants qui ont marqués des points et veulent « prendre la place du calife/titulaire »:

• Layvin Kurzawa a été très bon en verrouillant derrière et en apportant des solutions aux attaquants en montant sur son côté. Il a aussi régalé le public parisien de jolies gestes techniques. Suite aux matches moyens de Maxwell de ces dernières semaines, on peut se demander qui est le numéro un.
• Adrien Rabiot nous a fait par moment du « Vieira » : récupération de balle autoritaire utilisant un physique avantageux équipé de grandes cannes avec une technique au-dessus du lot. Le jeune milieu s’est révélé aux yeux du monde en remplaçant le petit milieu italien lors du dernier match de Ligue des Champions du PSG et depuis il ne cesse de rendre de bonnes copies quand on fait appel à lui. Si en plus il se met à faire des passes décisives, il se pourrait que la hiérarchie du milieu parisien  Motta-Verratti-Matuidi soit bouleversée.

– les joueurs-remplaçants qui n’ont pas marqué de point mais qui n’en ont pas perdu non plus :

• Benjamin Stambouli a parfaitement tenu son rôle de sentinelle devant la défense parisienne. Il le fait plutôt bien, mais dans un match sans réel danger adverse, on s’attend à un peu plus de participation aux phases offensives de la part de l’ancien montpelliérain, ce qu’il a essayé de faire par moments, mais trop timidement.
• Ezequiel Lavezzi a joué avec motivation et envie et ça s’est vu, surtout lorsqu’on compare avec son précédent match. Même si il y a eu beaucoup de déchets, son but a récompensé ses efforts, mais cela reste quand même insuffisant pour revendiquer une place de titulaire dans l ‘attaque parisienne qui jouera la Ligue des Champions. Toutefois, c’est encourageant de retrouver « El Pocho » rentré sans son match avec envie et retrouvé le chemin des filets.

– le joueur-remplaçant du remplaçant (?) qui a marqué des points :

• Nicolas Douchez n’a pas eu grand-chose à faire durant ce match mais il l’a bien fait. En se mettant à arrêter des pénaltys, on va avoir du mal à le différencier de ces concurrents Kévin Trapp (Caen-PSG, PSG-OM) ou de Salvatore Sirigu (Trophée des Champions 2014). Cela va être dur de savoir qui doit jouer les matches de Coupe de France et la finale de la Coupe de la Ligue entre lui et Sirigu.

– les jeunes joueurs qui progressent et tapent à la porte (des remplaçants):

• Presnel Kimpembe a fait une petite erreur de jeunesse en commettant une faute dans la surface à la dernière minute du temps réglementaire et donnant un pénalty (non converti) aux Toulousains. En d’autres circonstances, cela aurait pu relancer un match déjà plié. Il est fort à parier que le « Président », ancien défenseur central soit indulgent avec son jeune défenseur et focalise sur la bonne prestation générale de la jeune pousse parisienne.
• Jean-Kévin Augustin a fait du Lucas Moura durant ce match. Une ou deux grandes percées qui auraient pu débloquer la situation, une bonne participation au travail défensif, mais pas de but ou de passes décisif…et malheureusement c’est ce qu’on attend d’un ailier, qu’il marque ou fasse marquer. Toutefois, vu son jeune âge, il est là pour apprendre et il semble qu’il apprend vite.

– le joueur (titulaire / remplaçant /« on ne sait plus trop ») qui n’a pas saisi sa chance et a peut-être perdu gros:

• Edinson Cavani enchaine les matches toute en enchainant les déceptions. A l’inverse de ces deux compères sud-américains de l’attaque parisienne, il n’a pas marqué et même si on joue mal, le plus important pour un attaquant est de marquer. Au final, le buteur uruguayen a joué 251 minutes contre le 19^ème de Ligue 1 et n’a marqué aucun but. Pire, il a passé plus de 2 heures (134 min.) dans sa position axiale « favorite » et n’a pas su trouver la faille contre un club relégable de Ligue 1. Il est temps que « El Matador » se remette à tirer juste sous peine de voir sa place dans le onze de départ de l’équipe-type de Ligue des Champions être attribuer au feu follet brésilien, Lucas Moura.

Au final, ce match a permis de voir se croiser certains joueurs « en pleine bourre » (Aurier, Kurzawa, Rabiot), « en progrès » (Stambouli, Lavezzi, Douchez), « en pleine apprentissage » (Kimpembe, Augustin), « en rodage » (David Luiz, Di Maria) et surtout  … « en plein dans le mur » (Cavani).

Ce soir, les joueurs en forme doivent confirmer et ceux sur la mauvaise pente retrouver la confiance et leur meilleur niveau.