Séverac donne sa préférence entre Pastore, Lucas et Cavani

Dans un tchat organisé par Le Parisien, le journaliste Dominique Séverac a été invité à donner ses préférences parmi les attaquants (ou milieu offensif) du Paris Saint-Germain.

Qui préferez vous en attaque pour faire le 3eme (Ibrahimovic et Angel Di Maria étant hors concours) homme, Cavani Lucas ou Pastore ?

« Puisque la question est très personnelle, mon goût se porte sur Pastore. Je n’ai jamais cru à Lucas (sans doute ai-je tort), je ne crois pas à sa capacité à défendre lors des grands rendez-vous européens.

Je me suis lassé de Cavani. Sur les replis, lui, c’est 10 sur 10 mais dans le jeu et devant le but (je parle en Ligue des champions dans les tours à élimination directe ou les grands matchs de poule contre Barcelone ou le Real), il est trop moyen pour débuter un match du PSG. »

Les trois joueurs cités ici ont chacun leurs qualités et leurs défauts et comme pour toute question subjective, la réponse le sera également, entraînant ainsi les différentes passions.

Pastore, pour beaucoup de supporters du foot et amoureux du ballon rond, c’est la classe pure. Il est vrai qu’on peut s’arracher les cheveux avec lui, sur certaines pertes de balles et des passes faciles manquées largement. Mais tout ceci est très vite oublié et remplacé par une action de classe internationale, une passe aveugle totalement réussi, un placement dans le bon tempo avec souvent un but ou une passe décisive à la clé.

Malgré ses blessures et un faible temps de jeu compte tenu de ses qualités intrinsèques, Pastore nous fait rêver et nous renvoie à une image simple du foot : voir un gosse s’amuser à taper dans la balle. Car Pastore s’est aussi ça, un regard et un sourire « enfantin » mais qui montre tout le plaisir qu’il a à être sur un terrain (qui plus est, celui du Parc). Et comme il le répète souvent, il est le premier à être arrivé, il sera sans doute un dernier à partir. Et rien que pour ça, on l’aime notre Javier.

Lucas, lui, amène à un peu plus de réflexion et de questionnement. On l’attendait comme l’équivalent de Neymar Jr, et on ne va pas se mentir, il ne l’est pour l’instant que par intermittence. On pourrait facilement le comparer à Arjen Robben, l’attaquant du Bayern. En effet ils ont pour habitude les deux de courir le long d’un côté, repiquer à l’entrée de la surface pour rentrer dans l’axe et décocher une frappe.

Sauf que dans le cas de l’attaquant munichois, ça rentre quasiment très souvent. On ne peut en dire autant de notre « beau gosse » brésilien. Mais on notera tout de même un changement d’attitude et de réussite depuis un bon mois. Espérons qu’il ait effectivement bien compris ce que Blanc attend de lui et qu’il continue sur cette lancée afin d’être enfin celui que Santos nous a vendu en Janvier 2013.

Quant à Cavani, la question est sur toutes les lèvres. Vaut-il vraiment son prix d’achat ? Est-il fait pour le jeu en possession du PSG ? Ibra l’a-t-il détruit ?

Il est vrai qu’il n’est pas tout à fait le joueur acheté à Naples où son duo avec Lavezzi avait fait chavirer le cœur des supporters napolitains. Mais ces statistiques ne sont pas devenues nulles pour autant depuis son arrivée dans la capitale : 69 buts pour 124 matchs (soit un ratio de 0,5 buts par match, un but toutes les 161 minutes). Pour comparaison, depuis son arrivée à Paris, Ibra en est à 127 buts pour 156 matchs (soit un ratio de 0,8 but par match, un but toutes les 110 minutes).

Oui Ibra marque plus, mais il y a également un bon nombre de pénaltys. Cavani défend plus, se replie avec sa défense et sprint devant le but. Mais après une course de 50 ou 60m la lucidité n’est pas souvent au rendez-vous.

Ses coéquipiers ont plus de mal à construire les actions avec lui en attaque, lui qui est plus sur la course et les mouvements sans ballon qu’habitué à un jeu de possession.

Reste aussi la possibilité 4 joueurs offensifs, avec Pastore ou Di Maria au milieu, comme on a pu le voir quelques fois. Mais cela implique de sortir un des titulaires du trio offensif, et le débat peut encore continuer longtemps.

Finalement, comme Blanc l’a souvent indiqué, le choix dépendra aussi de l’état de forme de ses joueurs. En ce moment, Pastore est blessé et Cavani peine à retrouver son football pendant que Lucas est en réussite. Mais les données peuvent changer très vite, surtout dans le football.