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Nkunku, Augustin, Ongenda, des Titis pour un destin hors du Coman ?
Dernièrement, il est un jeune joueur de 19 ans qui brille hors de nos frontières et qui en profite pour tacler régulièrement le Paris Saint-Germain.
Il s’agit de Kingsley Coman qui aligne les bonnes prestations en Bundesliga avec le Bayern Munich. En 11 matchs de championnat et 4 en Ligue des Champions, le jeune joueur a marqué 4 buts. Cela lui donne apparemment le droit de profiter de la tendance très française qui consiste à critiquer un joueur comme Zlatan Ibrahimovic ( Lire ici ). Le suédois serait donc coupable de ne pas suffisamment pouponner les jeunes, selon lui, et de ne pas aller vers eux. Un véritable camouflet pour Kingsley.
Quoi de plus normal pour un joueur dont le club a vanté récemment les qualités. Sur son compte Twitter, le Bayern a indiqué que Coman est le joueur le plus rapide de son effectif sur l’année civile 2015, avec une pointe mesurée à 34,37 km/h lors de la victoire face à Cologne, en octobre dernier. Aubameyang, qui en est à 18 buts en 17 matchs (meilleur buteur de la Bundesliga actuellement), doit-il trembler?
Entraîné par Pep Guardiola, qui est considéré par ses pairs comme un des meilleurs entraîneurs du monde (le meilleur ?), titularisé régulièrement au sein d’un effectif pétri de qualité, le jeune Coman a fait le plein de confiance.
Paris serait donc fautif de ne pas faire confiance à ses jeunes issus du centre de formation. C’était vrai hier, ce serait vrai aujourd’hui?
Souvenons-nous. L’année dernière, l’Olympique de Marseille évolue sous les ordres de Marcelo Bielsa. Durant la phase aller du championnat, les Olympiens développent un jeu tellement offensif que Dugarry invitera même les Parisiens à les prendre en exemple (si si!). A cette époque, on parle de Benjamin Mendy en équipe de France. Le même Mendy qui, aujourd’hui, aligne les prestations indigentes.
Aurait-il perdu toutes ses qualités ? Ou le départ d’El Loco serait-il la conséquence de cette régression (ou retour à son réel niveau, tout dépend de celui qui l’observe)? Un nouveau coach, une nouvelle façon de travailler, un autre style de jeu, et un joueur moyen devient médiocre.
On a coutume de dire (à juste titre) que le bassin parisien regorge de talents inexploités par le Paris Saint-Germain et son centre de formation.
Alors même que Christopher Nkunku vient de signer son premier contrat professionnel, que Hervin Ongenda fait des aller-retours entre l’équipe réserve et l’équipe première après une expérience infructueuse à Bastia, que le président du PSG a réitéré son désir de puiser dans son centre de formation à l’avenir, que peut espérer la jeunesse parisienne ?
L’exemple de Coman, ou de Mamadou Sakho avant lui peuvent inciter les jeunes à quitter le club pour un temps de jeu plus conséquent, n’est-ce pas le désir de Adrien Rabiot? On ne peut pas affirmer que Sakho vit son expérience anglaise comme une totale réussite malgré son discours de façade. Les Titis parisiens peuvent être frustrés en lisant les chiffres de leur maigre temps de jeu. Mais est-ce si honteux de devoir s’incliner devant les titulaires de l’équipe type de Laurent Blanc?
Les ambitions du PSG version qatarie sont si élevées qu’il ne peut se résoudre à abuser du jeunisme, cela supposerait de revoir l’approche mentale et tactique des joueurs très tôt dans leur phase d’apprentissage du haut niveau. Ce qui explique par ailleurs l’arrivée de Carlos Romagosa au poste de directeur technique de la formation. Ce dernier a pour mission de développer une identité de jeu commune à toutes les équipes de jeunes, dès 7 ans jusqu’à la post-formation.
Ainsi Kingsley Coman n’est peut-être pas un exemple à suivre en soi. Nkunku ou Jean-Kevin Augustin dont on entend peu parler dans les médias, ont peut être simplement décidé d’engranger un maximum d’expérience au contact de Thiago Motta, Sherrer Maxwell ou Marco Verratti. Qui peut présager de la carrière sur le long terme de ces joueurs que les médias ont tendance à installer trop tôt sur un piédestal ?
Il y a pourtant un conseil que Zlatan Ibrahimovic donne au quotidien à ses jeunes pousses sans même leur parler, c’est que seul le travail paie sur la durée.