Autour du PSG
Serge Aurier revient sur les critiques après PSG-Real, notamment celles visant Ibrahimovic
Alors que le Paris Saint-Germain réalise jusque-là un début de saison quasi parfait en championnat (9 victoires et 2 nuls), les commentateurs et autres journalistes sportifs s’en donnent à cœur joie à la moindre « contre-performance ». Ces derniers n’hésitent pas à tirer à vue sur l’équipe et sa star, Zlatan Ibrahimovic, plus dans le but de faire du buzz que de réellement analyser le match. Serge Aurier est revenu pour France TV sur les critiques qui tombent sur le Suédois
« Quand on regarde ses « stats » sur les derniers matches, rien ne l’indique. En football, la réalité, ce sont les chiffres. Et Zlatan est toujours au top, en terme de buts. Beaucoup attendent à ce qu’il nous fasse gagner la Ligue des champions. Mais ça ne repose pas que sur un seul attaquant, plutôt sur un collectif. « Ibra », c’est un faux débat. Je le trouve bien. Ses performances en Ligue 1 sont toujours égales. On ne peut pas critiquer un joueur comme lui de cette façon.
Mais il n’y a pas que lui. On nous attend tous au tournant ! Comme je l’ai dit, on mise sur un collectif, sans trop nous attarder sur les exploits individuels. On essaie de rester solidaires. De toute façon, mardi, si on gagne à Madrid, dans l’euphorie, tout le monde dira que l’on va gagner cette Champions League. Et tout ça, grâce à Zlatan ! Tout ce que je sais, c’est que c’est un compétiteur qui ne lâchera rien. Lui veut nous emmener très haut, je vous l’assure. »
Ibra, qu’il soit aimé ou détesté, déchaîne toujours les passions. Si on regarde l’ensemble de sa carrière, on peut se dire qu’il est plus un coureur de fond qui va plus marquer régulièrement en championnat qu’il ne va être flamboyant sur un match de Ligue des Champions. Ses statistiques personnelles ne sont pas exceptionnelles en Ligue des Champions (encore moins en phase finale qu’en poule) mais il n’y a rien de nouveau à ce niveau-là. Beaucoup lui reprocheront de n’être efficace que face aux « petites » équipes mais combien d’attaquants peuvent se targuer d’avoir de telles statistiques sur l’ensemble de leur carrière. Même si Ibrahimovic n’est pas un extra-terrestre en Ligue des Champions, il reste un joueur hors du commun qui a gagné des trophées dans tous les clubs et tous les championnats qu’il a fréquentés.
Depuis le rachat du PSG par QSI en 2011, un grand nombre de victoires du club a été le résultat d’exploits personnels et ce quel que soit l’entraîneur (Kombouaré, qui n’a pas coaché Zlatan), Ancelotti et Blanc). Aujourd’hui un vrai collectif se met en place et même un joueur comme le « Z » se donne pour l’équipe plus que pour lui-même. Alors peut être que suivant le match, le niveau de l’équipe semble moins brillant mais les résultats montrent que Blanc n’a pas foncièrement tort dans ces choix. Il n’était pas rare ces dernières années de se faire rattraper au score en fin de match voire de perdre bêtement dans les dernières minutes. Aujourd’hui, le PSG est plus un rouleau compresseur que peu d’équipes réussissent à arrêter, ne serait-ce que pour un match nul.
Il y a, il est vrai, un vrai problème de communication en France où à tous les niveaux, on attend des résultats à très court terme. On ne laisse plus de temps aux équipes de mettre en place une vraie philosophie de jeu et au moindre grain de sable dans l’engrenage, chaque analyste sort son sniper pour dézinguer à tout va, aussi bien les joueurs que les entraîneurs. Aurier a raison de souligner également que dans le cas contraire, la moindre victoire est synonyme d’apogée et de maîtrise totale sur le plan européen. On encense trop vite, on flingue encore plus. On cherche toujours le nouveau Zidane et une fois porté aux nues, on le descend à la première occasion. La politique du buzz montre ses limites et il pourrait être intéressant de voir plus de joueurs s’élever contre ses faux débats et ce, quelque soit le sport.