PSG – Faut-il sacrifier Ibrahimovic (avec Blanc?) pour aider et garder Cavani?

         Les premiers mois de ce duo étaient prometteurs, et maintenant cela semble presque être une évidence (à moins d’un retournement de situation fou), Edinson Cavani et Zlatan Ibrahimovic n’arrivent à s’associer pour porter le Paris Saint-Germain vers le haut et enchaîner les buts en Ligue des Champions. Ni même en Ligue 1, en fait. Aujourd’hui, en plus du fait que les deux hommes ne semblent pas s’apprécier, les deux attaquants ne marquent pas ensemble. Et les deux buteurs ne fonctionnent pas dans le même style de jeu. Il semble alors nécessaire que l’un des deux partent cet été, pour lui comme pour le club. A moins que l’entraîneur ne puisse s’adapter à l’un ou à l’autre, ce qui ne semble pas être le cas de L. Blanc pour le moment. 

   Z. Ibrahimovic est un attaquant hors-norme, c’est certain. Et ce n’est pas juste pour son comportement ou sa taille. Ce joueur a réussi des gestes incroyables, il a inscrit des buts magnifiques dans toutes les équipes où il a joué. Du pied droit, du gauche, de la tête, du talon, de la poitrine, de loin ou de près. Aussi, grâce à sa technique et sa vision du jeu, le numéro 10 parisien est capable de faire des passes, presque magiques, qui débloquent des situations. Il a à peu près tout fait dans sa carrière. Tout, sauf la Ligue des Champions.

   Que ce soit à cause de son équipe, trop dominée, pas en forme, ou les adversaires qui sont bien au marquage sur lui, ont un plan pour l’arrêter, Ibrahimovic ne brille pas en Europe. Le constat est là, face aux grosses équipes, dans les les phases d’éliminations de la Ligue des Champions, le Suédois est discret, beaucoup trop. Aussi, à cause de son physique et de son âge, peut-être un peu ses envies aussi, Ibrahimovic ne défend que très peu, posant des problèmes d’équilibre à son équipe. De plus, parfois, juste pour le plaisir, il tente un geste compliqué. Quand c’est réussi, c’est très beau. Mais il en oublie l’efficacité, ce qui peut être très gênant.

Cavani n’est pas toujours très efficace non plus, depuis un an. Mais ce n’est pas parce qu’il tente des gestes fous, juste qu’il manque de réussite. Trop précipités, en manque de sang-froid, il complique parfois une occasion ou manque un geste technique, pourtant pas des plus incroyables. Ou alors son tir passe à côté, souvent de peu, mais ce n’est pas cadré. Embêtant aussi, Cavani n’est pas très bon dans ses passes. Ce n’est pas un manque d’idée, mais de précision. Le jeu de passes sur petit périmètre n’est vraiment pas son fort, sa plus grande qualité.

   Par contre, quand il est en forme et en confiance, Cavani est un buteur hors-pair. Il a même certainement un esprit de buteur, de tueur qu’Ibrahimovic. Il se complique rarement la vie pour rien et veut marquer. Son manque de précision technique ces derniers mois fait qu’il n’arrive pas à conclure, mais ce qu’il tente est rarement superficiel. Capable de marquer du pied droit comme du gauche, l’Uruguayen a une très belle frappe. Surtout, son jeu de tête est exceptionnel. Il est certainement l’un des joueurs les plus dangereux dans ce domaine au monde. Notamment au premier poteau, d’où il est capable d’atteindre n’importe quel endroit du but.

   Et puis, ce n’est un secret pour personne, El Matador est un grand défenseur. Il tacle, en général, plutôt bien. Surtout, il fait constamment les efforts. Que ce soit du pressing ou pour revenir défendre sur un contre, pour compenser une montée d’un défenseur, Cavani le fait vite et avec plaisir. Ce qui est forcément un atout. Aussi, il a un excellent placement, sait se mettre dans le dos des défenseurs pour demander un ballon en profondeur. Mais, pour cela, il faut que les joueurs regardent ses appels et aient comme intention de le lui donner.

   Et c’est là que le problème se pose vraiment. Normalement, avoir deux buteurs aux profils différents est un avantage. Par rapport à l’adversaire, à la forme de l’équipe, la tactique peut être adaptée au buteur. Mais Blanc ne le fait pas. Le jeu est fait pour Ibrahimovic, c’est normal, il est un pilier de l’équipe, le projet s’est construit notamment autour de lui. Le jeu passe, en appui, cela convient au Suédois mais pas à l’Uruguayen. Enfin, si, mais pas s’il y participe.

   Cavani n’a aucun problème avec le fait de jouer dans une équipe qui presse et garde le ballon. Mais il ne faut pas lui demander de participer au jeu technique au milieu de terrain qui consister à faire tourner la balle rapidement. Non, il faut le laisser se « balader » devant, faire des appels quand il peut et quand il le le sent. Pour cela, il faut que l’équipe soit dans la recherche, par moment, de la profondeur donnée par Cavani. Seulement le jeu joue essentiellement dans les pieds et les passeurs semblent souvent ne même pas faire attention à cette possibilité. Seulement pour Matuidi et Lavezzi, ce qui est dur à comprendre.

   Ils apportent aussi de bonnes choses avec ces appels, le danger est vite dans la surface, ils savent percuter. Mais Cavani demandent le ballon pour aller directement au but, ce qui est forcément intéressant. Il faut l’avouer, il déçoit dans ses contrôles et finitions ces derniers temps. Mais c’est aussi parce qu’il peut être fatigué, psychologiquement et physiquement, de faire de nombreux efforts qui ne sont que rarement récompensés. Et L. Blanc ne semble pas ouvert à une adaptation tactique pour son Uruguayen, ce qui peut le lasser. L’entraîneur a pourtant su relancer T. Silva, Pastore, faire progresser Verratti et Lucas. Mais avec El Matador, la situation semble bloquée, alors que les solutions sont là.

   Contrairement au cas Ibrahimovic, qui est déjà dans les meilleures dispositions. Toujours titulaire, il joue tout le match, l’équipe veut le faire marquer, et ce sont les penaltys qui font qu’il est le meilleur buteur du PSG cette saison. Peut-être que son départ pousserait Blanc à revoir un peu la stratégie, à moins que le départ du Cénévol ne soit nécessaire. Peut-être même suffisant. Si l’entraîneur change, avec par exemple J. Klopp qui arrive, peut-être saura-t-il mieux utiliser Cavani, tout en l’associant à Ibrahimovic, qui n’est pas mauvais du tout. Peut-être aussi serait-il temps d’oser faire sortir le Suédois, quitte à ce qu’il se donne à 100% pendant 60-70 minutes.

   Cavani est loin d’être fini, il doit le prouver sur la fin de saison. Sinon, il y a de quoi s’inquiéter car les dirigeants pourraient ne pas lui donner les garanties nécessaire à ce qu’il reste. Et El Matador se relancera certainement là où il sera le mieux utiliser. Espérons que ce soit au PSG. Le numéro 9 parisien serait capable de demander le départ de l’un des deux hommes, et on serait tenté de lui donner.