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Matuidi ou la vie d’un bosseur fou au PSG

Depuis son arrivée à Paris, en 2011, Blaise Matuidi ne cesse de franchir des paliers. Le milieu de terrain parisien vit pour le foot et donne tout ce qu’il a au quotidien pour briller sur le terrain, dans un métier qui fait de lui un privilégié, selon ses dires. Résumé du quotidien de l’international français, aujourd’hui indispensable au PSG.

« Mon profil est de moins en moins atypique. A Barcelone, les milieux sont des petits. Claude Makelele aussi, et pourtant il était l’un des meilleurs milieux défensifs du monde. Le physique ne veut rien dire. Ce qui compte, c’est l’abattage sur le terrain. Moi, ma qualité, c’est le volume de jeu, ma capacité à récupérer le ballon et le relancer proprement. Plus j’enchaîne les matches, plus j’ai l’impression d’être bien. France-Espagne c’était plus intense mais à la fin, je n’étais pas plus fatigué qu’après une rencontre de Ligue 1. (…) La frustration de ne pas jouer, regarder ses coéquipiers sans pouvoir les aider… Un footballeur veut jouer avant tout. J’aime tellement le foot que je ne pourrai jamais rester longtemps sur le banc à applaudir mes collègues, juste pour mon compte en banque. Et quand on revient de blessure, avant le match, il y a la crainte que ça recommence. La blessure, ça fait peur, surtout qu’on dit souvent qu’elle vient au moment où on est le mieux. Je me lève vers 8h30-9h. Parfois avant, pour emmener mes enfants à l’école, quand ce n’est pas la nounou. En général, les séances d’entraînement débutent à 10 heures. Je ne prends pas mon petit déjeuner chez moi. Au club, il y a tout pour s’alimenter correctement. J’y déjeune aussi. Ici, tout est diététique. Alors qu’à la maison, ma femme met un peu plus de sauce [rires]. Une fois que j’ai fini mon petit déjeuner, je fais des soins ou de l’abdo-gainage pour m’échauffer. Ensuite, c’est l’entraînement. En général, ça dure entre une heure et demie et deux heures. Les entraînements tactiques sont plus longs. Vers 13 heures, je rentre à la maison faire ma petite sieste de l’après-midi, une heure en général. La journée de travail n’est pas encore terminée parce que le repos, ça fait partie du travail. Vers 15 heures donc, pour le foot, c’est terminé. Après, je m’occupe de mes filles et j’ai des petites choses à gérer en parallèle du football. Des sociétés… Ça fait déjà huit ans que je suis dans le monde professionnel et une carrière, c’est quinze ans en moyenne. Je suis à un âge où il faut que je commence à penser à l’après. Je suis un vrai passionné de foot depuis que je suis tout petit. Le week-end, je regarde trois ou quatre matches, souvent en me focalisant sur le travail des milieux défensifs. J’ai par exemple beaucoup observé le jeu de Ramires, de Chelsea, pour progresser. Peut-être que d’autres gens me regardent maintenant [rires]. Mes enfants sont les seules personnes qui me permettent de sortir du monde du foot. Sinon, j’ai toujours le ballon dans un coin de ma tête. Je pense au match passé, au match à venir… Pour couper, je passe aussi du temps avec ma femme. On va au cinéma. Avec mes amis, j’aime bien aller au karting, jouer au bowling. Me retrouver avec eux me permet d’être moi-même. Dans le foot, on a une certaine image à respecter. Avec mes proches, je suis juste Blaise et c’est agréable. Je m’y retrouve mieux. Je dis souvent que sur un terrain, je suis un ouvrier. C’est un très bon rôle : sans nous, il ne pourrait pas y avoir d’artistes. L’inverse aussi. A certains moments, avec de la chance, je me suis transformé en artiste mais c’est rare. J’ai de la chance, le bon Dieu m’a donné un corps qui accepte tout, je ne grossis pas, ça m’arrive de manger gras. Quand je me sens privé, je mange des conneries ! Mais j’adore les pâtes, les féculents en général, le poisson, les fruits. Et le week-end, je ne bois pas d’alcool, juste pour les grandes occasions. Après certains entraînements, il m’arrive d’être lessivé. Souffrir, ça montre que j’ai tout donné. On est payé pour ça et c’est ce qui nous permet d’être au top le week-end, a raconté Matuidi pour Rue 89, lui qui ne se couche jamais avant 5h du matin après chaque match. C’est dû au stress accumulé avant et pendant le match, à l’adrénaline. Il faut du temps pour que tout ça redescende. »

Et concernant son salaire, estimé à 240 000 euros bruts par mois, l’ancien Stéphanois ne souhaite pas en parler. « Ça, c’est assez personnel. Si j’estime qu’il est juste ? Dans quel sens ? Par rapport aux gens de la vie de tous les jours ou les autres footballeurs ? J’ai bien conscience que les footballeurs sont des privilégiés mais c’est normal, c’est le fait d’être médiatisé. C’est comme les animateurs : demandez à Claire Chazal, elle est tous les jours sur TF1, elle est bien payée, elle est privilégiée. Quelle note donnerais-je à mon bien-être au sein de « l’entreprise » PSG ? « 20 ! C’est magnifique, franchement ! C’est court, mais c’est beau. En plus, à Paris, j’ai la famille à côté, j’ai grandi ici. Je ne peux pas avoir mieux. J’ai une chance inouïe et je m’en rends bien compte. »

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