Sacchi voit « un groupe » mais pas « une équipe » au PSG, « On ne voit pas beaucoup d’automatismes »

Alors que le Paris Saint-Germain vit un début de saison tumultueux, 4 défaites dont deux en phase de groupe de Ligue des Champions, l’ambiance autour du groupe de Thomas Tuchel, l’entraîneur n’est plus au beau fixe. La dernière finale de la plus grande coupe européenne semble déjà loin et les Parisiens sont en sursis en coupe d’Europe. Le jeu déployé n’est pas satisfaisant et les blessés manquent cruellement. Arrigo Sacchi, entraîneur du grand Milan AC à la fin des années 1980 et aujourd’hui consultant pour la télévision italienne s’est exprimé sur Eurosport et se montre peu convaincu par le jeu du PSG. Il regrette l’absence d’harmonie et regrette la « starification » des joueurs.

Sacchi « Je ne regarde pas beaucoup le PSG car cela ne me plaît pas

« Je ne regarde pas beaucoup le PSG car cela ne me plaît pas. J’ai vu 30 minutes du match face à l’Istanbul Basaksehir et j’ai changé. C’est une équipe qui n’est pas basée sur l’harmonie et la beauté. C’est une équipe qui se repose sur les individualités et la force économique. C’est un groupe, pas une équipe. Une équipe, c’est quand 11 joueurs parviennent à intérioriser des choses. Cela va au-delà de la tactique et la technique. C’est quand les réponses deviennent automatiques des entraînements aux matches. On ne voit pas beaucoup d’automatismes au PSG. »

Ce témoignage d’un des meilleurs entraîneurs de l’histoire du football est à écouter avec importance. Il soulève, en tant que spectateur, ses réticences à regarder les matchs du PSG. Le football est un spectacle qui ne vit que parce que des supporters continuent de regarder les rencontres. Et il est vrai que l’on peut s’ennuyer en regardant le PSG. On comprend que le mage le Fusignano, le surnom de Sacchi, soit dérouté par ce qu’il voit. En l’occurrence, un PSG au jeu décousu qui n’arrive pas à imposer un style. Et le constat est visible à plein de niveaux. Le PSG n’a pas de vision claire avec ses jeunes joueurs, la tactique offensive trop stéréotypée, le milieu de terrain se cherche une ossature.

Alors, est-ce l’entraîneur qui ne parvient pas à gérer suffisamment son équipe au niveau tactique ? Même comme cela, le PSG a réussi à s’approcher du toit de l’Europe. Ce que dit Sacchi, c’est qu’au-delà du résultat, ce sont les certitudes et les automatismes qui sont importants. À l’instar d’un Didier Deschamps, Sacchi lui voit dans le football « une manière de vivre » pour que la manière de joueur soit au-dessus des autres considérations. Aujourd’hui, à Paris, on en est loin. L’arrivée d’un nouveau coach, avec de nouvelles idées pourrait amener ce surplus d’âme nécessaire à une équipe de football de haut niveau.

Sacchi « Un joueur du PSG coûtait plus que toute l’équipe de l’Atalanta »

« L’Atalanta était en train d’accomplir un vrai chef-d’œuvre la saison passée en quart de finale de la Ligue des champions. Un joueur du PSG coûtait plus que toute l’équipe de l’Atalanta ensemble. »

On le sait, dans le football, l’argent aide pour avoir de bons joueurs. Mais la chose principale est de réussir à faire jouer son équipe ensemble, de manière constante et régulière. Contre l’Atalanta, qui a un budget famélique comparé au PSG, les Parisiens ont failli passer par la fenêtre et ne doivent leur salut que par leur abnégation d’aller au bout des 90 minutes pour ne rien regretter. C’est une qualité nécessaire, de ne rien lâcher.

Mais sur les autres plans de jeu, les joueurs Rouge et Bleu n’ont pas « écrasé » les Italiens comme l’écart de budget pourrait le laisser penser. Et ce qui ressort du match de l’Atalanta, c’est qu’elle a joué son jeu créatif, offensif avec une belle énergie. Quand le PSG lui a joué sur les coups d’accélération incessants de Neymar. Au final, le PSG devrait s’imposer plus facilement contre ce genre d’équipe, mais pour cela, il faudrait plus de certitudes dans le jeu. Il y a un manque flagrant de combinaisons et donc de schéma de jeu.

Comme souvent, le PSG, quand il gagne le fait au talent, pendant de courtes périodes dans le match, mais n’arrive pas à être constant et homogènes dans le pressing et dans les déplacements. Espérons qu’un entraîneur de la trempe de Sacchi vienne un jour mettre de l’ordre dans tout cela, parce qu’avec l’équipe parisienne, il y a le talent pour mettre en place « ses » idées.